Jugoslavenski manjinski standardi i Hrvati u SR Jugoslaviji

Autor: Milenko Horvatić
Jazyk: angličtina
Rok vydání: 2001
Předmět:
Zdroj: Migracijske i Etniĉke Teme, Vol 17, Iss 1-2, Pp 103-126 (2001)
Migracijske i etničke teme
Volume 17
Issue 1-2
ISSN: 1848-9184
1333-2546
Popis: Zaštita manjina zauzima jedno od ključnih mjesta u političkoj transformaciji istočnoeuropskih zemalja, a etnički odnosi i postupanje s manjinama pokazali su se iznimno važnim pitanjem za sigurnost i stabilnost Balkana, posebno u SR Jugoslaviji. Perspektive za mir u toj državi u velikoj će mjeri ovisiti o rješenjima problema nacionalnih manjina. Jugoslavenskim ustavima se status manjina regulira kroz slobode i prava pojedinaca − pripadnika manjina, a mehanizmi zaštite zajedničkih prava su nedovoljno razvijeni. Hrvati kao autohtone i homogene skupine žive na prostoru današnje SRJ, u republikama Srbiji i Cmoj Gori. Raspadom SFRJ Hrvati u SRJ našli su se u položaju nacionalne manjine, ali im do danas taj status nije službeno priznat. Prema do sada primjenjivanim kriterijima pri određivanju statusa manjine, Hrvati u SRJ trebaju steći taj status, jer je postojanje manjine sa svojim karakterističnim manjinskim obilježjima objektivna činjenica koju nijedna država s »europskim« ambicijama ne može unedogled ignorirati.
Ethnic relations and the treatment of minorities have proven themselves to be an exceptionally important issue for security and stability in the Balkans, especially in the Federal Republic of Yugoslavia (FRY). The perspective for peace in this country is to a great deal dependent on the ability to find a solution to the problems of national minorities. All Yugoslav constitutions have included clauses relating to minority rights, yet significant differences were evident in the degrees of stipulated protection for minorities. In these acts minority status was regulated as a liberty and a right enjoyed by individuals − members of minorities. The status of a minority as a collective group was generally not regulated, and the measures for the protection of collective rights were not sufficiently developed. Nevertheless, guarantees in the Constitution of the FRY and the fact that international accords in the Yugoslav legal system stand above the law, on the whole provide a good basis for developing a system of protection of minority rights. Croats live on the territory of the present FRY as an indigenous and homogeneous group in the republics of Serbia and Montenegro. In Serbia the largest Croat concentration is located in the Autonomous Province of Vojvodina. Following the Kosovo crisis, no Croats remained in Kosovo. In Montenegro Croats live mostly in Boka Kotorska. Minorities make up a third of the population of the FRY and the largest minority groups live in Serbia. Based on an analysis of census figures after WWII (the period examined) it is apparent that the number and percentage of minority group members has been on a continuous decline, except in the case of the Albanians, Roma and Yugoslavs. The national (ethnic) structure of the FRY has significantly changed since the 1991 census, to the detriment of the percentage of minority populations in the overall population. Taking into consideration the period from 1961 to the (most recent) 1991 census, the number of Croats in the F.R. has fallen by 45%. A reduction of such scale fall in the number of members of a non-titular group in a Yugoslav republic was not witnessed in any other republic of the former Socialist Federal Republic of Yugoslavia. Such a significant reduction in the number of members of a people, along with an overall population increase during the examined period, has been the result of state policy measures, as well as of objective circumstances. After the break-up of the former Socialist Federal Republic of Yugoslavia, Croats in the FRY found themselves in the position of a national minority, although this status has not been recognised in their case to this day. According to all criteria applied in determining minority status, Croats in the FRY should have gained this right and status, since the existence of minorities, with all their characteristic minority traits, is an objective fact that no state with European ambitions can endlessly ignore.
Les rapports ethniques et le traitement réservé aux minorités se sont révélés être des questions extrêmement importantes pour la sécurité et la stabilité dans les Balkans, en particulier en RS de Yougoslavie. Les perspectives de paix dans ce pays dépendent dans une grande mesure de la capacité à trouver des solutions aux problèmes des minorités nationales. Toutes les constitutions yougoslaves recèlent des dispositions sur les droits des minorités, mais des différences essentielles au niveau de la protection prévue pour ces dernières sont visibles. Le statut de minorité y est régulé à travers la liberté et les droits des individus, membres des minorités. Le statut de minorité en tant que collectivité est dans l'ensemble non régulé, et les mécanismes de défense des droits communs sont insuffisamment développés. Toutefois, si l'on considère globalement les garanties données par la Constitution de la RSY, ainsi que le fait que les accords internationaux priment sur la loi dans l'ordre juridique yougoslave, on observe qu'ils offrent un bon fondement au développement d'un système de défense des droits des minorités. Des Croates vivent sur le territoire actuel de la RSY, à savoir dans les républiques de Serbie et Monténégro, en tant que groupes autochtones et homogènes. En Serbie, la plus grande concentration de Croates se situe sur le territoire de la Province Autonome de Voïvodine; en revanche, depuis la crise du Kosovo, il n'y a plus de Croates dans cette région. Au Monténégro, les Croates vivent pour la plupart sur le territoire des Bouches de Kotor. Un tiers de la population de la RSY est composé de membres de minorités, et les groupes minoritaires les plus importants se trouvent en Serbie. A partir de l'analyse des données obtenues à l'issue des recensements de la population effectués après la Deuxième Guerre mondiale (période étudiée), il est visible qu'à l'exception des Albanais, des Roms et des Yougoslaves, le nombre et le pourcentage de membres de minorités ont connu une chute constante. Depuis le dernier recensement, en 1991, la structure nationale de la RSY s'est nettement transformée et détériorée quant à la part revenant aux communautés minoritaires en regard de l'ensemble de la population. Si l'on prend en compte la période s'étendant entre 1961 et le dernier recensement, en 1991, on observe que le nombre de Croates en RSY a baissé de 45%. Or, aucune autre république de l'ancien Etat n'a affiché une aussi forte chute du nombre de membres d'une nation issue d'une autre république yougoslave. Par ailleurs, cette chute si sensible de membres d'une nation, avec parallèlement une augmentation générale de la population à travers route la période sous étude, est le fruit des mesures mises en œuvre par la politique gouvernementale, ainsi que le résultat d'autres circonstances objectives. A la suite de l'éclatement de la République Socialiste Fédérative de Yougoslavie, les Croates de RSY se sont trouvés dans la position d'une minorité nationale sans toutefois que ce statut leur ait jamais été accordé. Pourtant, d'après tous les critères pris en compte jusqu'à présent pour déterminer le statut de minorité, les Croates de RSY auraient dû obtenir ce droit et ce statut car l'existence d'une communauté possédant les signes caractéristiques d'une minorité est un fait objectif qu'aucun Etat caressant l'ambition d'entrer dans le cercle européen ne peut indéfiniment feindre d'ignorer.
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