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L’objet de cet article est d’interroger la spatialité de la mémoire post-catastrophe et de montrer qu’elle modifie le rapport au territoire des habitants qui ont vécu l’événement. En considérant la crise éruptive de la Soufrière des années 1975-1977, nous étudions à la fois la mise en mémoire institutionnelle des événements et les mémoires individuelles des témoins directs. Nous montrons que quarante ans plus tard, les personnes conservent une mémoire sensible et chargée d’affects, qui est fortement spatialisée et qui possède une spatialité particulière. Vivre avec le volcan consiste aussi à vivre avec le souvenir de cette crise, qui est interprétée par les personnes comme une catastrophe. La mémoire produit ainsi de nouvelles territorialités et de nouveaux modes d’habiter. À l’inverse de la mémoire individuelle, la mémoire institutionnelle est en revanche peu présente et ne transforme pas le territoire. This paper aims to address the spatiality of disaster memory and show how disaster memory transforms the relationship between the inhabitants, who experienced a crisis, and the lived space. Considering the 1975-1977 eruptive crisis of the Soufrière, we study both the institutional memory and the individual memories of the direct witnesses. We show that forty years later, people still remember events in a sensitive and affect-filled way, which is highly spatialized and has a particular spatiality. Living with the volcano implies to live with the memory of the crisis, which is interpreted by people as a catastrophe. Memory thus produces new territorialities, i.e. new ways of dwelling. Conversely, institutional memory is not very present and does not transform the geographical space in its materiality or its meaning. |