Les effets conjugués de la gestion parcellaire et du contexte paysager et de sa dynamique sur les bioagresseurs et les niveaux de régulation biologique

Autor: Sandrine Petit, Benoit Ricci, Audrey Alignier, Stéphanie Aviron, Luc Biju-Duval, Jean-Charles Bouvier, Vincent Bretagnolle, Jean Philippe Choisis, Pierre Franck, Annick Gibon, Alexandre Joannon, Sylvie Ladet, Florian Mezerette, Manuel Plantegenest, Anna Pollier, Yann Tricault, Aude Vialatte, Claire Lavigne
Přispěvatelé: Agroécologie [Dijon], Université de Bourgogne (UB)-Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC)-AgroSup Dijon - Institut National Supérieur des Sciences Agronomiques, de l'Alimentation et de l'Environnement, Biodiversité agroécologie et aménagement du paysage (UMR BAGAP), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-AGROCAMPUS OUEST, Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Ecole supérieure d'Agricultures d'Angers (ESA), Unité de recherche Plantes et Systèmes de Culture Horticoles (PSH), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), Centre d'Études Biologiques de Chizé - UMR 7372 (CEBC), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Université de La Rochelle (ULR)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Dynamiques Forestières dans l'Espace Rural (DYNAFOR), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-École nationale supérieure agronomique de Toulouse [ENSAT]-Institut National Polytechnique (Toulouse) (Toulouse INP), Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées-Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées, Institut de Génétique, Environnement et Protection des Plantes (IGEPP), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Université de Rennes 1 (UR1), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes (UNIV-RENNES)-AGROCAMPUS OUEST, Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro), PEERLESS «viabilité d’une gestion écologique renforcée de la santé des plantes dans les paysages agricoles » (2013-2017), FRB SEBIOPAG-PHYTO «déterminants agricoles parcellaires et paysagers des variations de niveaux de régulation biologique » (2014-2017)., Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Université de Bourgogne (UB)-AgroSup Dijon - Institut National Supérieur des Sciences Agronomiques, de l'Alimentation et de l'Environnement-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-AGROCAMPUS OUEST-Ecole supérieure d'Agricultures d'Angers (ESA), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-La Rochelle Université (ULR)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-École nationale supérieure agronomique de Toulouse (ENSAT), Institut National Polytechnique (Toulouse) (Toulouse INP), Université de Toulouse (UT)-Université de Toulouse (UT)-Institut National Polytechnique (Toulouse) (Toulouse INP), Université de Toulouse (UT)-Université de Toulouse (UT), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Université de Rennes (UR)-AGROCAMPUS OUEST, Agrocampus Ouest (FRANCE), Institut National Supérieur des Sciences Agronomiques, de l'Alimentation et de l'Environnement - AgroSup Dijon (FRANCE), Centre National de la Recherche Scientifique - CNRS (FRANCE), Institut National Polytechnique de Toulouse - Toulouse INP (FRANCE), Institut National de la Recherche Agronomique - INRA (FRANCE), Université de Bourgogne - UB (FRANCE), Ecole Supérieure d’Agricultures - ESA (FRANCE), Université Bourgogne Franche-Comté - UBFC (FRANCE), Université de La Rochelle (FRANCE), Institut National Polytechnique de Toulouse - INPT (FRANCE), Centre d'études biologiques de Chizé (CEBC), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Université de La Rochelle (ULR), EL Mjiyad, Noureddine
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2017
Předmět:
Zdroj: Ecologisation des systèmes de productions agricoles pour renforcer le contrôle biologique des bioagresseurs
Ecologisation des systèmes de productions agricoles pour renforcer le contrôle biologique des bioagresseurs, Nov 2017, Paris, France
HAL
Séminaire "Ecologisation des systèmes de productions agricoles pour renforcer le contrôle biologique des bioagresseurs"
Séminaire "Ecologisation des systèmes de productions agricoles pour renforcer le contrôle biologique des bioagresseurs", Nov 2017, Paris, France. pp.22-23
Popis: International audience; De nombreux travaux ont mis en évidence que les caractéristiques du paysage environnant les parcelles agricoles influencent les abondances d’ennemis naturels et le niveau de régulation biologiquedans les cultures. Les effets du paysage sur l’abondance de bio-agresseurs sont par contre encore peu étudiés. Les effets du paysage sur la régulation biologique sont parfois contradictoires, souventspécifiques aux sites et de ce fait encore peu généralisables. Des travaux récents suggèrent que ces variations de réponse peuvent résulter d’interactions entre gestion parcellaire et contexte paysager,avec des effets conditionnels du paysage selon le type de gestion parcellaire et inversement un effet de la gestion parcellaire qui peut être modulé par le contexte paysager des parcelles (par ex. Lefèbvre et al. 2016 ; Petit et al. 2017). De plus, on peut se demander si les échelles temporelles prises en compte (année ou au mieux rotation culturale) sont pertinentes ou suffisantes pour expliciter les services derégulation observés. La spécificité locale des réponses biologiques pourrait en effet être liée à des différences entre sites en termes de transformations des paysages sur les dernières décennies.Le projet PEERLESS a traité de la question des effets combinés de la gestion parcellaire et du contexte paysager sur l’abondance de bio-agresseurs (et/ou les dégâts causés) et sur le rendement de la culture. En grandes cultures, les relations entre pratiques agricoles parcellaires, métriques paysagères, abondance de bio-agresseurs et rendement de la culture ont été analysées par PLS-PM dans 74parcelles de blé (adventices, pucerons, criocères) et 42 parcelles de colza (adventices, dégâts des siliques). Les principaux enseignements de cette analyse sont que (1) l’abondance de bio-agresseursest globalement mal expliquée par les modèles malgré la prise en compte détaillée des pratiques de gestion parcellaire (R2 de 4 à 20% selon les bio-agresseurs) ; (2) l’abondance de bio-agresseurs a uneffet neutre ou négatif sur le rendement ; (3) le rendement est globalement bien expliqué, (R2 de 40 à 63%), notamment par les pratiques de gestion parcellaire ; (4) le poids du paysage sur l’abondance debio-agresseurs varie selon les bio-agresseurs et selon la pression phytosanitaire parcellaire. En vergers, on montre de la même façon que les effets du paysage sur l’abondance de carpocapse du pommiervarient en fonction de la pression phytosanitaire exercée dans le verger focal. La proportion de vergers dans le paysage diminue l’abondance des carpocapses dans les parcelles faiblement traitées mais n’a aucun effet dans les vergers traités intensivement. Le projet SEBIOPAG-PHYTO a analysé les variations des taux de prédation de 3 types de proies sentinelles (graines adventices, pucerons, oeufs de lépidoptère) dans 100 parcelles sur deux années consécutives en regard de la pression phytosanitaire parcellaire (IFT) et des caractéristiques du paysage environnant. Il en ressort que, pour tous les types de proies, nous avons systématiquement détecté une interaction significative paysage*IFT sur les taux de prédation malgré l’absence d’effet indépendant de la pression phytosanitaire dans la parcelle. La prédation augmente avec la proportion de culture hôte dans le paysage dans les situations locales de forte pression phytosanitaire. Par contre, dans les situations de faible pression phytosanitaire locale, la prédation décroit quand la proportion de culture hôte augmente. De la même façon, la prédation augmente avec la longueur d’interface entre cultures et milieux semi-naturels si la pression phytosanitaire parcellairevest faible mais on observe la relation inverse si la pression phytosanitaire est élevée. La pression phytosanitaire est donc un déterminant majeur de la modulation des effets du paysage sur la régulation biologique ce qui implique que la gestion parcellaire et les caractéristiques du paysage doivent être considérées conjointement pour promouvoir la régulation naturelle des bio-agresseurs.Ce projet a également permis d’aborder la question des effets des transformations des paysages agricoles sur des temps longs (50 ans) sur la régulation biologique des bio-agresseurs, l’hypothèseétant que les niveaux de régulation observés actuellement peuvent être tributaires des trajectoires d’évolution des paysages et des systèmes d’exploitation agricole. Nous avons mobilisé un cadreméthodologique permettant une analyse intégrée des relations entre les changements de paysage et de gestion agricole sur le contrôle biologique. Sur les 5 régions suivies par le réseau nationalSEBIOPAG, nous avons conduit une analyse systémique combinant lecture de paysage et reconstitution fine par enquête de l’histoire de l’agriculture régionale pour appréhender les évolutionsdes mosaïques paysagères et des pratiques d’utilisation des terres et identifier les principaux facteurs technico-économiques de ces transformations. Ces travaux ont permis de mettre en évidence et dedécrire au sein de chaque région une diversité d’unités fonctionnelles de paysages, caractérisées par des patrons spécifiques d’organisation et d’évolution conjointes du milieu et des activités agricoles. Lacoexistence au sein d’un même territoire géographique d’unités fonctionnelles de paysage aux caractéristiques et dynamiques agro-écologiques différenciées pourrait expliquer une partie desvariations de niveau de régulation observées au sein de chaque région. Ces différents travaux nous amènent à discuter plusieurs points. Le premier est relatif à la nécessité de pouvoir décrire des paysages de pratiques culturales (Puech et al., 2015) notamment la pression phytosanitaire à l’échelle d’un paysage (Lavigne et al. 2014), voire des paysages fonctionnels (Vialatte et al., 2017) pour traiter de la question des niveaux de régulation biologique. Ici, l’accès aux données de pratiques ou aux données biologiques à l’échelle de paysages reste un verrou majeur même si le développement de nouvelles méthodes d’acquisition de données pourrait en partie augmenter notre capacité à décrire le paysage de façon plus fonctionnelle. Le second point porte sur les difficultés méthodologiques liées à l’analyse de données aux échelles paysagères.
Databáze: OpenAIRE