Baudelaire et l’économie circulaire

Autor: Compagnon, Antoine
Přispěvatelé: Chaire Littérature française moderne et contemporaine : Histoire, critique, théorie, La République des savoirs : Lettres, Sciences, Philosophie, Collège de France (CdF (institution))-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Département de Philosophie - ENS Paris, École normale supérieure - Paris (ENS Paris), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-École normale supérieure - Paris (ENS Paris), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-Collège de France (CdF (institution))-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Département de Philosophie - ENS Paris, Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL), Collège de France (CdF)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Département de Philosophie - ENS Paris, École normale supérieure - Paris (ENS Paris)-École normale supérieure - Paris (ENS Paris), Collège de France (CdF)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2016
Předmět:
Zdroj: La Lettre de l'InSHS
La Lettre de l'InSHS, INstitut des Sciences Humaines et Sociales – CNRS 2016, pp.17-18
ISSN: 2272-0243
Popis: International audience; L’activité poétique de Baudelaire a coïncidé avec l’âge d’or de l’industrie du chiffonnage à Paris, sous la monarchie de Juillet et le Second Empire. À l’époque, on ramassait, récupérait, recyclait tout, et les moindres rebuts retrouvaient un destin; tout objet rejeté gardait une valeur sur le marché de la revente, fût-ce commematière première; aucun objet ne pouvait être considéré comme hors d’usage pour de bon. Ce fut par exemple le moment où la locution d’occasion changea de sens en français. L’occasion, qui était jusque-là une aubaine, une bonne affaire pour un acheteur, devint un bien usagé remis en vente ; alors qu’une « voiture d’occasion » du temps de Baudelaire, voulait dire une « voiture à volonté » par opposition à une « voiture à service régulier » (notre taxi et non notre autobus), la « voiture d’occasion » prit ensuite le sens d’une voiture de seconde main. Les « marchandises d’occasion », en particulier les « cachemires d’occasion », étoffe solide et article durable qui se prêtaient particulièrement à la remise en vente, se répandirent dans les annonces, ainsi que dans les romans de Balzac ou d’Eugène Sue
Databáze: OpenAIRE