The Drôme river, an example of the multiple links between a river and its territory and their evolution since the begining of the XIXe

Autor: Allard, P., Stéphane Girard, Labeur, C., Rivière-Honegger, A.
Přispěvatelé: Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Aménités et dynamiques des espaces ruraux (UR ADBX), Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA), École normale supérieure - Lyon (ENS Lyon), Irstea Publications, Migration, École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2012
Předmět:
Zdroj: Colloque Fleuves et territoires, 7e Rencontres de Mâcon
Colloque Fleuves et territoires, 7e Rencontres de Mâcon, Sep 2012, Mâcon, France. pp.10
HAL
Popis: [Departement_IRSTEA]Territoires [TR1_IRSTEA]DTAM [Axe_IRSTEA]DTAM3-ECOPRA; National audience; A l’instar des fleuves, leurs affluents apparaissent comme une ressource essentielle, générant de multiples usages, métiers et techniques. Les liens entre les cours d’eaux et leurs territoires sont multiples d’hier à aujourd’hui et s’inscrivent dans des usages évolutifs et parfois concurrents. Il en est ainsi de la vallée de la Drôme, affluent du Rhône, qui constitue une entité géographique d’environ 1 800 km2 comprenant aujourd’hui une centaine de communes d’une apparente unité autour de la rivière qui est son artère principale. Depuis l’antiquité, la rivière a apporté à ses riverains des possibilités économiques diverses qui ont permis le développement de petites villes et villages, le long de son cours. La Drôme constituait une voie de communication entre les habitants de la vallée et le couloir rhodanien, reliant l’arrière-pays, le Vercors et le Trièves à l’axe majeur constitué par le Rhône. Les habitants, jusqu’au XIXe siècle, avaient de multiples usages de cette ressource naturelle. La proximité de la rivière n’était pas perçue comme la source de catastrophes mais comme une richesse à exploiter. La Drôme était une voie navigable, elle servait en particulier au flottage des bois provenant des massifs montagneux qui la bordaient. Ces exportations constituaient une richesse pour la vallée. Un autre usage important était l’irrigation. En 1860, on dénombrait ainsi 98 canaux dans le département dont 39 sur la Drôme. Ces canaux avaient plusieurs fonctions : ils alimentaient les moulins (farine, noix…) et servaient à l’irrigation et l’industrie de la soie, par exemple. Les archives nous livrent le quotidien des métiers associés à ces activités et les aléas d’une gestion collective portée par les associations syndicales. Les conflits d’intérêts étaient nombreux entre les besoins des moulins et ceux de l’arrosage. La Drôme servait également de gravière pour fournir des matériaux de construction à partir du XIXe siècle. La pêche constituait une activité supplémentaire ainsi que l’exploitation des saules pour la vannerie. Ainsi, la rivière remplissait de nombreuses fonctions. Avec des modes de gestion adaptés, les riverains en tiraient des profits supérieurs aux pertes provoquées par des inondations fréquentes. Cette gestion de la vulnérabilité entraînait une résilience forte. De grands aménagements permirent à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle d’accroître les terres cultivées. La maladie du vers à soie, la déforestation et un mouvement plus général d’exode rural freinèrent après 1860 le développement économique de la vallée de la Drôme. Suite à la déprise agricole et à la désertification rurale, les collectivités locales ont recherché à partir des années 1960 un nouveau moteur de développement économique. Elles ont d’abord misé sur l’augmentation de la rentabilité agricole par le développement de l'irrigation (grands périmètres irrigués) puis à partir des années 1980 sur des productions agricoles de niches (maïs semences, ail, plantes aromatiques, vignes AOC et productions biologiques) et sur les activités touristiques par la valorisation des aménités environnementales, en particulier sur le fait que la rivière a retrouvé une qualité baignable. Un usage test resté trés actif, jusques dans les années 1989, l'extraction de graviers, notamment pour les aménagements de la vallée du Rhône : centrale nucléaire, autoroute, industrie, urbanisation La gestion de l’eau est largement réalisée par les regroupements de collectivités locales (communes et conseil général). La spécificité de ces structures tient à la fois à leur positionnement à l’interface entre les usagers de l’eau et l’administration et à leur aptitude à traiter simultanément les questions de développement territorial et de préservation de la ressource et de l’environnement. Cette communication s’inscrit dans le cadre du projet Créateurs de Drôme (APR Eaux et territoires 2008-2011, Ministère de l’écologie, CNRS, Cemagref). L’étude diachronique et multiscalaire fournit des éléments de connaissance et de compréhension sur l’articulation des processus et des dynamiques de développement des territoires et de gestion de la vallée. La recherche s’attache à montrer les différents usages et savoirs liés à la présence de la rivière du début du XIXème siècle à aujourd’hui.. Les usages d’autrefois ont modelé la vallée. On constate aujourd’hui une moindre acuité du lien organique qui liait la rivière à l’axe rhodanien en raison de l’évolution des activités marquée par la perte de certains usages et l’apparition d’autres. Le glissement opéré vers une protection des milieux aquatiques consacré par l’application de la Directive Cadre européenne sur l’eau a une incidence certaine. La recherche s’appuie sur un corpus constitué par des documents d’archives, des rapports de projets de la gestion de l’eau (contrats de rivières et Schéma d’aménagement et de gestion des eaux) et du développement territorial tels les chartes de territoires ou les dossiers de candidature aux procédures contractuelles régionales (Contrats de Pays, Contrats globaux de développement, etc.) et européennes (Plan de développement rural, etc.) ; des bilans techniques et financiers de ces projets ; de la correspondance institutionnelle et des comptes rendus de réunion de la gestion de l’eau ; du dépouillement de la presse locale et de cinquante entretiens d’usagers et de gestionnaires de l’eau conduits en 2009-2010. A partir de trames rétrospectives et prospectives élaborées par une équipe pluridisciplinaire, il s’agit de relever les discontinuités, les régularités, les héritages matériels, tels les aménagements, ou immatériels comme les savoir-faire, les pratiques, les modes de gestion, puis les transformations dans les usages et les pratiques sur l’eau et les territoires qui s’inscrivent comme un dépassement des contraintes, et, in fine, de proposer des scénarios d’évolution possibles intégrant la pluralité des histoires et les choix des pouvoirs publics. Cette approche de la connaissance nous permet d’intégrer trois dimensions importantes dans les découpages scientifiques : le temps, l’espace et les différents objets. Le découpage espace-temps-objet est la condition de l’appréhension de l’environnement de manière continue. Le plus souvent les découpages sont à la fois hérités et adaptés. Dans cette approche nous avons considéré que les évolutions du milieu, des pratiques et des discours s’influencent mutuellement et que l’on peut parler de co-évolutions socio-environnementales.
Databáze: OpenAIRE