Politiques de l'adresse: '81, avenue Victor Hugo', d'Olivier Coulon-Jablonka
Autor: | Maïsetti, Arnaud |
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Přispěvatelé: | Laboratoire d'Etudes en Sciences des Arts (LESA), Aix Marseille Université (AMU) |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2016 |
Předmět: | |
Zdroj: | Théâtre/Public Théâtre/Public, Editions Théâtrales, 2016, Etats de la scène actuelle 2014 – 2015, pp.21 |
ISSN: | 0335-2927 |
Popis: | National audience; 81, avenue Victor-Hugo. Ils n’habitent pas à l’adresse indiquée, car justement cette adresse est un leurre – dans cet immeuble, ils luttent surtout pour en sortir. Et puis ils sont là illégalement. La véritable adresse est ailleurs, celle que les corps, les regards et les voix lanceront dans l’épaisseur d’une heure à peine où le théâtre aura lieu pour devenir le lieu d’une présence dont il s’agit de s’échapper. Le titre du spectacle possède ainsi tout ce qui fera sa force : ce geste d’offrir et de retrancher, d’exposer à la surface l’illusion de sa possibilité pour mieux donner la profondeur d’autres puissances plus sourdes et souveraines, un ici qui cache surtout un ailleurs.Sans papier, sans domicile fixe, sans profession officielle : tout ce qui permet de déterminer l’être social dans nos pays les qualifie par soustraction, ici cette assignation négative sera leur puissance, et dans leur voix, l’enjeu d’une reconquête. C’est sur le fil entre appel et fable, entre document et allégorie, entre présence et devenir, entre fragilité et force, entre singularité des destins et commune appartenance à un collectif qu’est conduite l’écriture du spectacle, et ce fil est ténu. On les croit ici, ils voudraient être loin ; on les verra comme des acteurs, ils sont surtout leur propre corps, leur nom et leur visage ; on pourrait les penser arrivés jusque-là, ils sont encore en route. Et tout le spectacle jouera du théâtre moins comme cette forme séparée du monde que comme un espace de la déchirure, où l’actualité et l’art dialogueraient, exposés et fragiles. |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |