Le portrait confisqué de Joseph Mantachev

Autor: Kunth, Anouche
Přispěvatelé: Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS), École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2010
Předmět:
Zdroj: L'Homme-Revue française d'anthropologie
L'Homme-Revue française d'anthropologie, Éditions de l'EHESS 2010, 195-196, pp.283-306
ISSN: 0439-4216
1953-8103
Popis: Une première version de cet article a été mise en ligne (31/01/2010) sur le site du groupe de recherche Poexil de l'Université de Montréal, URL : http://www.poexil.umontreal.ca/events/colloqueobjets/colloqobjetsactes.htm; This article examines how a seized object can symbolize, by its absence within the despoiled family, the dramatic intensity of exile's fracture.; Cet article examine comment un objet confisqué peut symboliser, par son absence même au sein de la famille spoliée, l'intensité dramatique d'une rupture exilique. Chez les Mantachev, la légende familiale circule au long d'une galerie de portraits contrastés, opposant l'orgueilleuse figure de l'aïeul Alexandre, richissime homme d'affaires arménien de l'Empire russe, aux silhouettes malheureuses de ses fils, ruinés lors de la Révolution bolchevique. L'un d'eux, Joseph, traîna sur les faubourgs parisiens une morne existence de chauffeur de taxi. Or, dans un récit centré sur l'humiliant revers de 1917, la confiscation du portrait de Joseph tient lieu d'emblème. On raconte en effet que la toile aux couleurs flamboyantes, signée Martiros Sarian, fut décrochée et emportée par la commission d'expropriation qui avait forcé les portes du palais. En quoi un vide laissé sur le mur, nourrit néanmoins les imaginaires, assure une transmission efficace, et prolonge le souvenir d'une déchirure irréparable ?
Databáze: OpenAIRE