« La démocratie dans toute sa pureté ». Une longue histoire de la sortie en politique du concept d’ochlocratie (1780-1880)
Autor: | Oscar FERREIRA |
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Přispěvatelé: | Auteur indépendant, FERREIRA, OSCAR |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2013 |
Předmět: | |
Zdroj: | Revue de la Recherche Juridique-Droit prospectif Revue de la Recherche Juridique-Droit prospectif, Presses Universitaires d'Aix-Marseille, 2013, 147 (147), p. 605-648 HAL |
ISSN: | 0249-8731 |
Popis: | International audience; Concept grec popularisé par Polybe et forgé à partir des mots okhlos (foule) et kratein (pouvoir), l’ochlocratie incarne dès l’origine le miroir déformé de la démocratie, le pivot à partir duquel se déclenche un nouveau cycle (anakyclosis). Son introduction dans le vocabulaire politique français sous les guerres de religion traduit une hostilité envers tout état populaire, perçu comme défectueux en raison du rejet des élites ou de la proscription des arts et des lettres. L’histoire de ce mot devait susciter la curiosité entre 1780 et 1880, en illustrant les interrogations que posaient inévitablement l’apparition puis le triomphe de la République, prélude, pensait-on de façon inquiète, à l’avènement des masses : héritage de la démocratie athénienne, représentation politique, souveraineté du peuple et, de façon générale, rôle et pouvoir de la multitude face aux individus et aux élites. Ces notables et « ducs », soucieux de préserver leur nouvelle mainmise sur les institutions, redoutaient la « révolte des masses » symbolisée par la Convention de 1793, la Commune de 1871 et le mythe romantique des barbares. Mais n’étaient-ils pas aussi enclins à accepter cette évolution, quitte à proposer une perception inédite du régime représentatif qui s’efforcerait de contenir la force du nombre et de juguler le mouvement de l’histoire ? L’oubli du mot ochlocratie ne trahirait-il pas, dans ces conditions, une volonté « républicaine » ? |
Databáze: | OpenAIRE |
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