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La question du futur du travail est aujourd'hui sur toutes les lèvres. Que devient le travail ? Que va-til devenir ? Avec lui, quelles sont les transformations en cours du management ? Comme l'a montré la pandémie actuelle, le monde bifurque parfois brutalement. Rien n'est acquis. Les phénomènes les plus habituels comme la vie à la maison, le « bonjour », les pratiques liées au « bureau », les modalités de la rencontre avec des collaborateurs, sont aujourd'hui profondément redéfinies. Ces ruptures devraient inciter à penser une histoire du travail. Il s'agirait alors d'écrire et de décrire les transformations du travail en les inscrivant dans leur époque. Mais comment penser les événements du travail et leur devenir ? Comment comprendre les continuités et les discontinuités d'un phénomène changeant ? Peut-on raconter de façon continue l'histoire d'un ensemble complexe de discontinuités multiples ? L'Histoire ne devient-elle pas alors une belle histoire, celle rassurante que l'on peut raconter à des enfants ? Centrée sur des personnages déjà là, elle enchaîne les événements du début vers la fin, à partir de surprises venues tout entière d'un dehors bien mystérieux. La crise en cours du Coronavirus nous fait ressentir les limites d'une telle approche. Penser sérieusement une histoire du travail et du management, c'est théoriser des continuités, des discontinuités, des dialectiques, des paradoxes, des récits communs, des différences à l'oeuvre dans notre temps. 1 Ce texte est la note préparatoire de la quatrième leçon inaugurale du cours « Transformations du Travail et Numérique » (TTN) initié en 2018. Ces leçons inaugurales mettent des philosophes en conversation avec les transformations du travail et du management. Après Merleau-Ponty, Emerson et Alexander puis Simondon, la leçon de cette année porte sur les théories de l'histoire de Foucault et Merleau-Ponty. Elle montre une complicité théorique inattendue entre les deux penseurs. |