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Dans le contexte mondial de l’augmentation de la prévalence des bactéries « multi » voire « ultra » résistantes aux traitements antibiotiques, de nombreuses politiques recommandent la mise en place de mesures efficaces de prévention et de contrôle des infections (PCI) à l’hôpital. Les stratégies sont nombreuses et incluent de nouvelles pratiques diagnostiques. L’une d’entre elles vise l’utilisation de tests diagnostiques au chevet du patient. À partir d’une étude anthropologique de l’implantation d’innovations technologiques à visée diagnostique en milieu hospitalier au Québec, cet article traite des multiples enjeux soulevés par le projet d’introduction de ces tests diagnostiques rapides, au chevet du patient, comme mesure de PCI. Dans un contexte politique d’austérité passant par une centralisation des laboratoires d’analyses médicales, ces tests permettraient une prise en charge plus rapide et adéquate des patients atteints d’infections nosocomiales, limiteraient les taux de mortalité et contribueraient à diminuer les coûts d’hospitalisation. Tentant de répondre à des objectifs sanitaires, politiques, économiques, techniques et scientifiques, l’adoption de technologies diagnostiques au chevet du patient pose des défis tant normatifs qu’organisationnels voire relationnels pour les potentiels utilisateurs que sont les infirmier-e-s et les technicien-ne-s de laboratoire. Impliqués dans un système de santé en changements, dans un contexte économique restrictif, l’article analyse l’expérience de ces professionnel-le-s. Autrement dit, ce sont les dimensions politique et phénoménologique des technologies rapides implantées à l’hôpital qui sont examinées. Given the increasing prevalence of antibiotic « multi » or « extremely » resistant bacteria, the implementation of efficient infection prevention and control (IPAC) measures in hospitals is strongly recommended by public health authorities. There are diverse strategies, including the use of new diagnostic practices such as point-of-care diagnostic tests. This article presents anthropological research about the implementation of new diagnostic technology in hospitals in the province of Quebec. The article highlights the multiple issues and challenges that arise by implementing these rapid point-of-care diagnostic tests as an IPAC measure. In a political context of austerity in which hospitals’ medical laboratories are merged in larger, central laboratories, these tests could not only provide faster and more appropriate care to patients suffering from a hospital cross infection, but also help to reduce mortality rates and hospitalisation costs. The adoption of point-of-care diagnostic tests aims to meet health, political, economic, technical and scientific objectives. However, it presents significant organizational, normative and even interpersonal challenges for potential users (nurses and laboratory professionals). In a changing health system and in a restrictive economic context, we are interested in the professionals’ experiences. In other words, we have used a phenomenological approach to study the implementation of the technology in hospitals and also take into account the political dimension. |
