Přispěvatelé: |
Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1), Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, Georg-August-Universität (Göttingen, Allemagne), Anne-Catherine Wagner, Silke Hans, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) |
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This doctoral dissertation in sociology aims to renew the analysis of contemporary migrations and of the international hierarchies that underlie them through the case of higher educated migrants. It studies specifically the case of people who migrated to France or Germany in adult life and who live in these countries by the late 2000s. This rapidly growing population is subject to mechanisms of legal and symbolic exclusion in the country of arrival that could offset the advantages due to a large amount of educational resources and international skills. This ambivalence is the starting point of this research, that is grounded on empirical data that combines statistical surveys (French and German Labor Force Survey, Trajectoires et Origines survey) and ethnographic interviews with immigrant doctors and engineers. In the first part puts the notion of "choice" in the migratory orientation under scrutiny. First, it analyses how expert and political discourses have contributed to spread the theoretical scheme of a global market for "talents" that would turn towards the most "attractive" countries. Then it highlights the existence of two main systems of circulation that are widely separated: Africa towards France on the one hand, Eastern Europe towards Germany on the other. The first system relies on the French linguistic and educative influence on formerly colonized countries while the second system is grounded on the old economic exchanges between Germany and Eastern Europe, recently facilitated by the European integration. The second part is focused on employment and occupations in the country of arrival. The struggle to access upper occupations explains why immigrants are often in a contradiction of status compared to the social stratification of the other higher educated people. Moreover, they experience frequently a downward occupational mobility after migration. The phenomenon of deskilling varies with nationality, country of education, language and "race". It is different in France and Germany and contributes to transform gender relations. Hence, the opposition between central and peripherical countries is objectified and specified through the analysis of two contrasted contemporary systems of migration.; Cette thèse de sociologie vise à renouveler l’analyse des migrations contemporaines et des hiérarchies internationales qui les sous-tendent à travers le cas des migrant.es diplômé.es du supérieur. Elle s’arrête plus précisément sur les personnes ayant immigré en France ou en Allemagne à l’âge adulte et qui résident dans ces pays à la fin des années 2000. En expansion rapide, cette population est exposée à des mécanismes d’exclusion juridiques et symboliques qui peuvent contrebalancer les avantages liés aux ressources scolaires élevées et aux compétences internationales. Partant de cette ambivalence, la recherche s’appuie sur un dispositif empirique qui combine des enquêtes statistiques (Enquête Emploi, Trajectoires et Origines et Mikrozensus) et des entretiens ethnographiques auprès d’immigré.es médecins et ingénieur .es. Dans la première partie, la notion de « choix » dans l’orientation migratoire est déconstruite. Nous analysons d’abord comment les discours experts et politiques ont contribué à diffuser le schéma théorique d’un marché global de « talents » qui s’orienteraient en fonction de « l’attractivité » des pays. Nous dégageons ensuite deux espaces de circulation majeurs et largement cloisonnés : de l’Afrique vers la France d’une part, de l’Europe orientale vers l’Allemagne d’autre part. L’influence linguistique et éducative de la France sur des pays autrefois colonisés est à la base du premier système, tandis que les échanges économiques anciens entre l’Allemagne et les pays de l’Est, récemment facilités par l’Union européenne, servent de fondement au second. Dans la deuxième partie, on s’intéresse à l’emploi dans le pays d’arrivée. Du fait d’obstacles dans l’accès aux professions supérieures, la situation des immigré.es relève souvent d’une incohérence statutaire au regard de la stratification sociale des autres diplômé.es du supérieur. En outre, elles.ils font souvent l’expérience d’un déclassement professionnel consécutif à la migration. Le phénomène de déqualification varie selon la nationalité, le pays de formation, la langue et la « race ». Il se décline différemment en France et en Allemagne et contribue à recomposer les rapports de genre. Ainsi, l’opposition entre pays centraux et périphériques est objectivée et spécifiée grâce à l’analyse de deux systèmes migratoires contemporains aux logiques contrastées. |