Attitudes propositionnelles, intentionnalité et évolution

Autor: Elisabeth Pacherie
Přispěvatelé: Institut Jean-Nicod (IJN), Département d'Etudes Cognitives - ENS Paris (DEC), École normale supérieure - Paris (ENS Paris), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-École normale supérieure - Paris (ENS Paris), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Collège de France (CdF (institution))-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Département de Philosophie - ENS Paris, Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)
Jazyk: angličtina
Rok vydání: 1995
Předmět:
Zdroj: Revue de Métaphysique et de Morale
Revue de Métaphysique et de Morale, Presses Universitaires de France, 1995, 100 (3), pp. 339-371
HAL
ISSN: 0035-1571
Popis: La question du statut des attributions d'attitudes propositionnelles ou, sous une autre formulation, celle de la relation entre la psychologie ordinaire et la psychologie scientifique que les sciences cognitives aspirent à édifier, constitue l'un des principaux problèmes actuellement débattus en philosophie de l'esprit et de la psychologie. De la grande variété des réponses émergent deux courants principaux. Le premier courant est réaliste et tend à reconnaître aux concepts de la psychologie ordinaire le statut d'objets théoriques de plein droit. Le second courant est naturaliste et éliminativiste et tient la psychologie ordinaire pour une théorie inadéquate dont les concepts sont des artefacts sans contrepartie objective et qui doit être éliminée et remplacée. Dennett s'est pendant longtemps lui-même qualifié d'éliminativiste matérialiste et d'instrumentaliste et s'est efforcé de montrer que scepticisme ontologique à l'égard des attitudes propositionnelles et croyance en la valeur heuristique des attributions d'attitudes propositionnelles étaient deux positions que l'on était fondé à adopter conjointement. Dans son livre de 1987, The Intentional Stance, Dennett apporte certaines nuances aux positions qu'il avait défendues. Il y rejette l'étiquette d'instrumentaliste au profit de celle de réaliste modéré. Il mobilise de nouveaux arguments pour expliquer le succès prédictif de la psychologie des attitudes propositionnelles et fait en particulier appel à la théorie de la sélection naturelle. Dans ses arguments darwiniens, Dennett attribue à la théorie de la sélection naturelle le rôle de théorie-relais entre une psychologie scientifique qui n'admet pas les croyances et les désirs au sein de son ontologie et une théorie de l'interprétation qui leur conserve une valeur prédictive. Le but de cet article est de proposer une analyse critique des arguments darwiniens de Dennett. Pour mesurer la portée des enjeux liés à ces arguments, il importe de connaître les raisons qui motivent son scepticisme vis-à-vis des thèses réalistes et l'alternative qu'il suggère dans sa théorie des systèmes intentionnels. Dans un premier temps, je présente donc les grandes lignes de l'approche réaliste et les raisons de son rejet par Dennett. J'examine ensuite la théorie des systèmes intentionnels et les objections qu'à son tour elle suscite. Enfin, j'analyse les arguments darwiniens qu'utilise Dennett pour contrer ces objections et expliquerai pourquoi ils me semblent peu convaincants.
Databáze: OpenAIRE