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L’article considère un film singulier, Von morgens bis mitternachts, réalisé par Karl Heinz Martin en 1920. Cette fiction est une œuvre majeure du courant expressionniste allemand à cause de l’originalité de ses inventions visuelles. Cet univers de conte noir, tel un mauvais rêve, accueille des visages peints ou grimés et un décor qui paraît inachevé et maladroit. Nous comparons ce film à des œuvres de peintres ou de graveurs expressionnistes pour examiner comment son positionnement éthique fait juger ses protagonistes principaux et la société évoquée, en regard de la morale chrétienne et de celle que promeut le capitalisme. Autrement dit, le film conduit une étude critique des jugements humains prononcés du point de vue du bien et du mal face à des systèmes de règles d’action et de pensée qui doivent prédéterminer la conduite de chacun dans un cadre culturel donné. D’un côté, la rêverie scénique et le motif de l’instant fécond jouent alors un rôle essentiel. D’un autre côté, le genre du mélodrame est renouvelé car le héros est jugé à travers la sécrétion figurale du mal et le motif de la défiguration. Der Artikel befasst sich mit dem erstaunlichen Film Von morgens bis mitternachts von Karl Heinz Martin (1920). Diese Fiktion ist, wegen der Originalität ihrer visuellen Erfindungen, eines der Hauptwerke des deutschen Expressionismus. Die Gesichter sind gemalt und geschminkt. Das Dekor scheint unvollendet zu sein. Wir vergleichen diesen ethischen Film mit Werken expressionistischer Maler oder Graveure, um zu untersuchen, wie er seine Hauptfiguren und die erwähnte Gesellschaft angesichts der christlichen und kapitalistischen Moral beurteilt. Auf der einen Seite spielen die Traumbühne und das Motiv des fruchtbaren Augenblicks eine wesentliche Rolle. Auf der anderen Seite wird die Gattung des Melodrams erneuert, denn der Held wird durch die Sekretion des Bösen und das Muster der Entstellung beurteilt. The article considers a singular film, Von morgens bis mitternachts, directed by Karl Heinz Martin in 1920. This fiction is a major work of the German expressionist current because of the originality of its visual inventions. The faces are painted and grimed. The sets appear unfinished and awkward. We compare this ethical film to works by expressionist painters or engravers to examine how it judges its main protagonists and the evoked society, considering the Christian morality and that promoted by capitalism. On the one hand, the scenic reverie and the motif of the fertile moment play an essential role. On the other hand, the genre of melodrama is renewed because the hero is judged through the figural secretion of evil and the motif of disfiguration. |