Babi Yar: the poetic and musical tale against erasure
Autor: | Catherine Géry |
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Přispěvatelé: | Centre de recherches Europes-Eurasie (CREE EA 4513), Institut National des Langues et Civilisations Orientales (Inalco), Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2020 |
Předmět: | |
Zdroj: | Violence et Récit. Dire, traduire, transmettre le génocide et l’exil Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky. Violence et Récit. Dire, traduire, transmettre le génocide et l’exil, Hermann, 2020 HAL |
Popis: | International audience; La place que le massacre de Babi Yar (Kiev, 1941) a occupé (ou qu’il n’a pas occupé) dans ce qu’on a coutume d’appeler aujourd’hui la mémoire collective (publique, étatique) soviétique, témoigne d’un effacement qui s’est effectué à trois reprises et dont on peut résumer les étapes successives comme suit : effacement des Juifs de Kiev, effacement des traces et des lieux de l’effacement, effacement de la mémoire des témoins de l’effacement. Une vingtaine d’années après Babi Yar, afin de réinscrire l’événement dans la culture et la mémoire soviétiques, le poète Evguéni Evtouchenko et le compositeur Dmitri Chostakovitch se sont fait les interprètes (les voix, au sens littéral du terme) d’un épisode génocidaire qui, pour avoir été constamment nié, n’en demeure pas moins la monade de la Shoah tout entière sur les territoires de l’ex-URSS. Ils ont réussi à combattre la violence de l’effacement en lui donnant une forme sonore : le fracas des vers, puis le fracas de la musique sont venus déchirer le voile de silence qui entourait Babi Yar, permettant par là même une activation de la mémoire prosthétique.; The place that the massacre of Babi Yar (Kiev, 1941) occupied (or did not occupy) in what we are accustomed to calling today the Soviet collective (public, state) memory, bears witness to an erasure that took place on three occasions and whose successive stages can be summarised as follows: erasure of the Jews of Kiev, erasure of the traces and places of the erasure, erasure of the memory of the witnesses to the erasure. Some twenty years after Babi Yar, in order to re-inscribe the event in Soviet culture and memory, the poet Yevgeny Yevtushenko and the composer Dmitri Shostakovich became the interpreters (the voices, in the literal sense of the word) of a genocidal episode which, having been constantly denied, nevertheless remains the monad of the Shoah as a whole in the territories of the former USSR. They succeeded in fighting the violence of the erasure by giving it a sonorous form: the clash of the verses, then the clash of the music came to tear the veil of silence that surrounded Babi Yar, thus allowing an activation of the prosthetic memory. |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |