Hauts-de-France, Saint-Omer, 82-88 rue Édouard Devaux. Îlot du bon Mariage : rapport de diagnostic

Autor: Decoupigny, Virginie, Blanchart, Karine, Cercy, Christine, Créteur, Yves, Deschodt, Laurent, Dessoutter, Samuel, Devred, Véronique, Favier, Jean-Marie, Gaillard, David, Leroux, Benoît, morel, alexia, Poirier, Christian, VINCENT, Vaiana
Přispěvatelé: Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), Identité et Différenciation de l’Espace, de l’Environnement et des Sociétés (IDEES), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut de Recherche Interdisciplinaire Homme et Société (IRIHS), Université de Rouen Normandie (UNIROUEN), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU)-Université de Rouen Normandie (UNIROUEN), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU)-Université Le Havre Normandie (ULH), Normandie Université (NU)-Université de Caen Normandie (UNICAEN), Normandie Université (NU)-Université de Rouen Normandie (UNIROUEN), Normandie Université (NU), Université de Poitiers, Centre Michel de Boüard - Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales (CRAHAM), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Caen Normandie (UNICAEN), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU), Inrap Hauts-de-France, Identités et Différenciation de l'Environnement des Espaces et des Sociétés (IDEES), Université de Caen Normandie (UNICAEN), Normandie Université (NU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut de Recherche Interdisciplinaire Homme et Société (IRIHS), VINCENT, Vaiana
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2018
Předmět:
Zdroj: [Rapport de recherche] Inrap Hauts-de-France. 2018
Popis: Sur ce terrain situé en zone humide, quatre phases d’occupation ont été reconnues, situées entre le début du XIIIe siècle et le XXe siècle. Les données recueillies ouvrent la voie à des réflexions concernant à la fois la formation et la gestion des zones humides dans la ville basse de Saint-Omer et les modalités de leur urbanisation. Située en bas de versant, la zone diagnostiquée est probablement recouverte d’une tourbière sur les trois quarts de sa surface lorsque, dès le début du XIIIe siècle, ce secteur humide se voit compartimenté par un réseau de fossés et de canaux. Ces fossés délimitent peut-être un parcellaire. Certaines zones bordées de fossés reçoivent des installations qui pourraient avoir un caractère artisanal. Dans l’ensemble des sondages, le niveau de tourbe est recouvert de niveaux de limons homogènes interprétés comme des niveaux de jardin qui prennent parfois un aspect vaseux, trahissant des périodes d’inondation. De même, les dynamiques de comblement des fossés et leurs aménagements de berges sont divers. Ils révèlent la complexité du réseau hydrographique mis en place. Un imposant ouvrage se distingue dans le tiers nord de l’emprise, le fossé 1461. Large de plus de 10 m, il suit un tracé presque parallèle à celui du rempart. S’agit-il d’un canal navigable en lien avec le Haut-Pont, d’un élément lié à la mise en défense du front nord de la ville ? La question reste ouverte. Les éléments de mobilier contemporains de ces premiers aménagements suggèrent une exploitation particulière de la tourbe : des fragments de chaudrons comportent des résidus de tourbe brûlée sur leur face interne. Il est donc probable qu’une exploitation de la tourbe allant au-delà de sa simple fonction de combustible a eu lieu sur le site ou dans ses environs. Au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle, l’occupation du secteur évolue rapidement et change de nature : les fossés sont peu à peu remblayés tandis que les aménagements à vocation artisanale se multiplient. Une batterie de fosses quadrangulaires et des latrines contenant de nombreux déchets végétaux sont interprétées comme autant de manifestations d’une activité artisanale. Différents artisanats utilisant l’eau comme les foulonneries ou les teintureries sont signalés dans le secteur à partir du XIVe siècle. L’usage des parcelles diagnostiquées reste donc à déterminer pour le XIIIe siècle. Ces installations artisanales sont bordées à l’est par une zone de jardins et des bâtiments construits sur plots dont la fonction nous échappe. Enfin, le grand fossé 1461, qui avait délimité l’espace de la ville pendant peut-être presque un siècle, est rapidement rebouché vers la fin du XIIIe siècle pour laisser place à un rempart maçonné. Le mode constructif de ce dernier répond aux contraintes du milieu humide, il est probablement construit sur une succession d’arcades dont seules les piles ont été conservées. L’ensemble de ces aménagements, qui se succèdent rapidement, témoigne de la mise en place de ce quartier artisanal qui profite de la proximité de l’eau. Ces vestiges rendent également compte d’une explosion urbaine au cours du XIIIe siècle, visible à Saint-Omer comme dans d’autres villes du Nord mais dont les modalités restent à préciser.Les vestiges datant du XIVe siècle et de la première moitié du XVe sont quasiment absents de l’emprise. Peut-être faut-il voir dans ce hiatus un effet des travaux de modernisation de la muraille. Le système d’arcades est modifié, l’épaisseur de la maçonnerie passe de 1,80 à 2,50 m. À l’arrière de ce rempart, un large fossé recueille les eaux de ruissellement de la levée de terre et les détritus divers du quartier. Ces rejets laissent entrevoir les activités artisanales s’y déroulant et les éléments de la vie quotidienne des habitants. Le démantèlement des fortifications intervient à la fin du XIXe siècle. Cet espace dégagé permet alors le développement des brasseries qui se sont implantées sur les anciennes tanneries à partir de 1870.
Databáze: OpenAIRE