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Dans la double dynamique des travaux portant sur l’analyse du discours numérique et la culture participative numérique, l’objectif de cette étude vise à comprendre les différentes formes de réinterprétations du nazisme au prisme des chatons mignons. Le caractère viral des publications de chats sur les réseaux socionumériques n’est plus à démontrer. Mais il est plus difficile d’imaginer la masse d’images de chats associés au nazisme circulant sur ces espaces soi-disant démocratiques. Un corpus de 446 publications a été construit à partir de Twitter, Instagram et TikTok pour analyser ces formes d’anthropomorphismes. Accompagnées des hashtags #Chadolf ou #Kitler, des images fixes, des iconotextes ou encore de formes remixées plus élaborées (pratique du mashup sur TikTok) représentent des images de chats à la petite moustache noire et/ou à la patte avant-droite levée. Les chats nazis font partie d’une pratique mémétique caractérisée par le partage d’images reprises telles quelles (principe de réplication) et par la réappropriation de visuels déclinés de manière plus ou moins créative (principe de variation). L’assimilation au personnage d’Adolf Hitler, au salut nazi et au nazisme de manière plus globale nous interpelle fortement : s’agit-il d’humour ironique dénonçant le racisme (engagement antiraciste et lutte implicite contre les discriminations) ou au contraire d’engagement idéologique affirmé (pratique raciste voire néo-nazie) ? La dimension humoristique des mèmes est parfois difficile à saisir : était-ce juste une blague ou le chat est-il un moyen implicite de banaliser le racisme et la haine ? Dans un contexte sociopolitique national et international marqué par la montée des idées d’extrême droite, une analyse approfondie apparaît essentielle pour saisir les enjeux de ces pratiques sociodiscursives participatives. |