Ce 'monsieur qui raconte et dit: Je': les voix du dedans et du dehors dans A la Recherche du temps perdu

Autor: athias, béatrice
Přispěvatelé: Centre D'Etude et de Recherche Interdisciplinaire de l'UFR LAC (CERILAC (EA_4410)), Université Paris Diderot - Paris 7 (UPD7), Centre D'Etude et de Recherche Interdisciplinaire de l'UFR LAC (CERILAC (URP_4410)), Université de Paris (UP)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2019
Předmět:
Zdroj: Revue des Sciences Humaines
Revue des Sciences Humaines, Presses universitaires du Septentrion, 2019, "Ce qui parle en moi" : l'étrangeté de la voix, pp.175-188
ISSN: 0035-2195
Popis: International audience; On a ici tenté de prouver comment la division vocale, caractérisant autant le héros-narrateur que les autres personnages, contribuait à fonder la poétique de la Recherche. Loin d’apparaître comme un noyau incorruptible, la voix de l’individu s’élabore en effet en conformité avec la voix des autres, dans le roman. Comme l’enfant s’identifiant au miroir vocal que lui tend sa mère, le salonnier, l’ami ou l’amoureux imitent les voix qu’ils admirent. Selon un mouvement inverse, la voix de chaque personnage se trouve traversée par des instances internes. Elles émergent dans les passages de rêves ou, plus généralement, chez les dormeurs éveillés, pour parler comme les aliénistes de l’époque, telle la tante Léonie jouant à elle seule tous les rôles des drames qu’elle se donne depuis son lit. Or, loin de corrompre l’originalité du narrateur, ce morcellement promeut sa voix, reconnaissable entre toutes. On peut y déceler une poétique du pastiche, ne servant pas exclusivement à se purger des voix d’auteurs trop aimés, comme le dit le Contre Sainte Beuve, mais à se les incorporer. En cela, l’actrice la Berma tiendrait lieu de figure de l’auteur car, en éclairant les vers de Racine, sa diction parvient à illustrer le génie artistique qui lui est propre.
Databáze: OpenAIRE