La peinture animalière en France au XVIIIe siècle (1699-1793) : quand l'animal devient sujet
Autor: | Pelletier, Loreline |
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Přispěvatelé: | Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS) - UMR 8529 (IRHiS), Université de Lille-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université de Lille, Patrick Michel, STAR, ABES |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2020 |
Předmět: | |
Zdroj: | Art et histoire de l'art. Université de Lille, 2020. Français. ⟨NNT : 2020LILUH001⟩ |
Popis: | It was not until the early years of the 18th century that in France, under the influence of Flemish artists who had lived in Paris for almost half a century, a few painters began to take an interest in animals. At a time when the Cartesian thesis of the animal-machine was rejected in favour of a new view of animal sensitivity, and when the question of the soul of the animals (intimately linked to the movements that move them) was being debated, the animals, until then confined to the role of simple extras, acquired a new place in painting in France.In his report on the 1859 Salon, Paul Mantz accurately described how, in the 18th century, Alexandre-François Desportes (1661-1743), Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) and Jean-Jacques Bachelier (1724-1806), observed animals and reproduced them "with a passion, a sincerity, which their colleagues at the Academy did not always reflect in their representations of the human figure" ("avec une passion, une sincérité, que leurs confrères de l'Académie ne mirent pas toujours dans leurs représentations de la figure humaine", Mantz, GBA, 1859, t. II, p. 352). However, and despite the many works on the representation of animals over time, animal painting has yet to be studied very much. This thesis does not concern the representation of animals in painting but rather the painting of animals - or animal painting -, considered as a pictorial genre in its own right. In the foreground of these compositions with various themes where it is highlighted, the animal, now alone on the canvas, has become a subject.What unites The Monkey antiquarian (Chartres, musée des Beaux-Arts) by Chardin (1699-1779) with the Portrait of a Cavalier King-Charles (unknown location) by Jean-Baptiste Huet (1745-1811)? How do Alexandre-François Desportes' Deer hunt (Grenoble, Musée de Peinture et de Sculpture) and Jean-Baptiste Oudry's Allegory of Fire (Stockholm, Nationalmuseum) find a common resonance? It is through the prism of the central figure of animals that these works, although infinitely different, will be apprehended in this study as belonging to the same pictorial category.By considering animals as subjects - that of painters and their contemporaries, but also that of this work - and by questioning the fundamental notion of pictorial genre as well as the multiplicity of the very term "subject", this thesis aims to highlight the development, resulting from a centuries-old tradition, as well as the theoretical and practical construction of French animal painting in the 18th century. Il fallut attendre les premières années du XVIIIe siècle pour qu'en France, sous l'influence d'artistes flamands installés à Paris depuis près d'un demi-siècle, quelques peintres commencent à s'intéresser aux animaux. À l'heure à laquelle était rejetée la thèse cartésienne de l'animal-machine au profit d'un regard nouveau sur la sensibilité animale, et alors qu'était débattue la question de l'âme des bêtes (intimement liée aux mouvements qui les meuvent), les animaux, jusqu'alors cantonnés au rôle de simples figurants, acquirent une place nouvelle dans la peinture en France.Dans son compte rendu du Salon de 1859, Paul Mantz décrivait avec justesse comment, au XVIIIe siècle, Alexandre-François Desportes (1661-1743), Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) et Jean-Jacques Bachelier (1724-1806), surent observer les animaux et les reproduire « avec une passion, une sincérité, que leurs confrères de l'Académie ne mirent pas toujours dans leurs représentations de la figure humaine » (Mantz, GBA, 1859, t. II, p. 352). Pourtant, et malgré les nombreux travaux portant sur la représentation des animaux à travers le temps, la peinture animalière demeure encore très peu étudiée. Cette thèse n'a pas pour objet la représentation des animaux dans la peinture mais bien la peinture d'animaux – ou peinture animalière –, considérée comme un genre pictural à part entière. Au premier plan de ces compositions aux thématiques diverses où il est mis en exergue, l'animal, désormais seul sur la toile, est devenu sujet.Qu'est-ce qui unit Le Singe antiquaire (Chartres, musée des Beaux-Arts) de Chardin (1699-1779) au Portrait d'un Cavalier King-Charles (localisation inconnue) de Jean-Baptiste Huet (1745-1811) ? Comment l'Hallali de cerf (Grenoble, musée de Peinture et de Sculpture) d'Alexandre-François Desportes et l'Allégorie du Feu (Stockholm, Nationalmuseum) par Jean-Baptiste Oudry trouvent-elles une résonance commune ? C'est au prisme de la figure centrale des animaux que ces œuvres, pourtant infiniment différentes, seront appréhendées dans cette étude comme appartenant à une même catégorie picturale.En envisageant les animaux comme sujet(s) – celui des peintres et de leurs contemporains, mais aussi celui de ce travail –, et tout en interrogeant la notion fondamentale de genre pictural ainsi que la multiplicité du terme même de « sujet », cette thèse entend mettre en lumière le développement, issu d'une tradition vieille de plusieurs siècles, ainsi que la construction théorique et pratique de la peinture animalière française du XVIIIe siècle. |
Databáze: | OpenAIRE |
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