Les auto-anticorps anti-phospholipides dans la COVID-19 : marqueurs d'auto-immunité et de gravité de la COVID-19 ?

Autor: Weber, Samuel
Přispěvatelé: Aix-Marseille Université - École de médecine (AMU SMPM MED), Aix-Marseille Université - Faculté des sciences médicales et paramédicales (AMU SMPM), Aix Marseille Université (AMU)-Aix Marseille Université (AMU), Nathalie Bardin
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2021
Předmět:
Zdroj: Sciences du Vivant [q-bio]. 2021
Popis: La COVID-19 est une pandémie mondiale qui cause dans 15 à 20% des cas, de sévères atteintes pulmonaires et vasculaires, qui peuvent entrainer un SDRA et le décès. La clef de la physiopathologie de la maladie semble liée à une réaction immunitaire exagérée et inadaptée à l’origine de ce que l’on appelle une « tempête cytokinique ». Cette réaction immunitaire excessive, conduisant à une inflammation non contrôlée pourrait induire l’initiation d’une auto-immunité.Dans l’hypothèse qu’une réponse auto-immune est induite par le SARS-CoV-2 et compte-tenu de l’état pro-inflammatoire et pro-coagulant retrouvé dans la COVID-19, les études se sont orientées vers la recherche d’aPLs, qui sont des marqueurs de définition du SAPL responsables de thromboses veineuses et/ou artérielles. Le but de ce travail de thèse est de définir l’intérêt et l’apport de la détection des aPLs dans la prise en charge des patients atteints de la COVID-19.La revue de la littérature a montré la présence d'aPLs dans la COVID-19, mais des résultats controversés ont été trouvés concernant la prévalence, le type et la pertinence clinique des aPLs. Dans une méta-analyse, la prévalence retrouvée était de 46,8%. L’aPL le plus fréquemment retrouvé était le LA (50,7%) suivi des aCLs IgG ou IgM (13.9%) puis des aB2GP1 IgG ou IgM (6.7%). Une association significative a été obtenue entre la présence d’aCLs et/ou aB2GP1 et les patients atteints de forme sévère de la COVID-19. Cependant, aucune association n’a été retrouvée entre la présence d’aPLs et la mortalité, la nécessité d’une intubation invasive et la survenue d’évènement thrombotique. Dans notre dernière étude, nous avons trouvé une prévalence totale d'aPLs de 54,8 %.Nous avons récemment mis en évidence un lien entre les aPLs et les marqueurs circulants des NETs chez les patients atteints d'une forme sévère de la COVID-19, suggérant que les aPLs pourraient être un facteur favorisant la NETose exacerbant l'état thrombo-inflammatoire lié à la sévérité de la maladie.En conclusion, l’ensemble de nos résultats nous permet de proposer que la forme sévère de la COVID-19 engage un mécanisme auto-immun via la production d’aPLs (et en particulier d’aCL) qui exacerbe la voie inflammatoire par un excès de production de NETs. Nos résultats amènent deux applications majeures dans la prise en charge de la COVID-19 : 1/ dans le suivi des patients, la détection des aCL permettrait d’identifier les formes sévères et potentiellement les formes longues de COVID-19. 2/ dans la prise en charge thérapeutique, pour laquelle une stratégie originale pourrait être proposée en ciblant la NETose.Ainsi l’ensemble de ce travail montre l’intérêt de réaliser une étude de suivi clinique et biologique des patients atteints de la COVID-19 positifs en aCL. Ce projet fera l’objet de mon travail de mémoire.
Databáze: OpenAIRE