Pour une autre modernité poétique (1905-1925)

Autor: Prin-Conti, Wendy
Přispěvatelé: CRP19 - Centre de Recherches sur les Poétiques du XIXe siècle - EA 3423 (CRP19), Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Henri Scepi, Stéphane Chaudier, Prin-Conti, Wendy
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2020
Předmět:
Zdroj: Littératures. Sorbonne Nouvelle-Paris 3, 2020. Français
Popis: This thesis aims at analysing poetic modernity from a new perspective. In order to do so, we will study French poetry from 1905 until 1925, particularly focusing on the works of three young poets, altogether peers and friends : Jean Cocteau, François Mauriac and Maurice Rostand. Our analysis is based on the following observation : literary historiography does not give full account of the diversity which characterized the collections of poems published in the early twentieth century. Indeed, how could we classify these poets, when they are refusing Rimbaud and Mallarmé’s legacy and, on the contrary, preserving transitivity and proposing a personal lyricism expressed in a “free classical verse” ? Often seen as “outdated romantics”, writing academic poems of doubtful quality, or as “unclassifiable poets” with an embarrassing status, their situation obviously reveals a problem and shows a deficiency. Far from fragmentation, disconnection and aphonia that should be the inevitable future of poetry according to the great and still persisting teleological account made by Hugo Friedrich in Die Struktur der modernen Lyrik, we want to make the voices of poets who belong to what we consider as another modernity heard. Following Verlaine’s path, the modernity of these poets is not based on radical transgression but rather on a subtle subversion of literary and ethics codes.
Cette thèse a pour objet d’envisager, à nouveaux frais, notre perception de la modernité poétique. Pour ce faire, nous concentrons nos regards sur vingt ans de poésie française, de 1905 à 1925, en prenant appui sur un corpus composé de trois jeunes auteurs, Jean Cocteau, François Mauriac et Maurice Rostand, unis par un contact tant générationnel qu’amical. Notre réflexion part du constat que les travaux d’historiographie littéraire ne parviennent à rendre compte que très imparfaitement de la diversité des recueils publiés dans les premières années du vingtième siècle. Où situer en effet ces poètes qui, refusant l’héritage de Rimbaud et de Mallarmé, maintiennent la transitivité et proposent un lyrisme personnel, lequel trouve à s’exprimer dans la forme du vers classique « libéré » ? « Romantiques attardés » rabattus sur un académisme de mauvais aloi, « inclassables » au statut bien embarrassant, leur situation suscite d’évidence un problème et révèle, partant, une insuffisance. Loin de la fragmentation, de la coupure et de l’aphonie qui seraient le nécessaire devenir de la poésie selon le grand récit téléologique institué par Hugo Friedrich dans Die Struktur der modernen Lyrik et encore aujourd’hui perpétué, nous cherchons à faire entendre la voix de poètes qui relèvent de ce qui constitue pleinement, d’après nous, une autre modernité. Comme nous nous employons à le démontrer, cette dernière repose moins sur la transgression radicale que sur une logique de subversion subtile des codes littéraires et éthiques, suivant en cela le chemin jadis emprunté par Verlaine.
Databáze: OpenAIRE