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Dans le souci d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, les gouvernements ivoiriens successifs ont réalisé de nombreuses retenues d’eau à usage agricole dont les rizières irriguées. Ces retenues d’eau constituent des gîtes de reproduction des vecteurs de maladies. Malheureusement, la préservation de la santé des paysans est parfois négligée dans les projets de développement agricole et les paysans souffrent en silence. Aussi, est-il judicieux d’identifier les maux les plus fréquents en milieu paysan afin de les prévenir ou y apporter des remèdes. A cet effet, une enquête transversale a été menée sur la santé et les conditions de travail des riziculteurs d’une coopérative rizicole (CODERIZ) de Gagnoa regroupant 932 riziculteurs qui exploitent 818 ha. Elle a comporté la visite aux paysans dans leurs rizières, une enquête sur leur connaissance des causes du paludisme, les maladies dont ils souffrent, leurs conditions de travail et une éducation sanitaire auprès de 200 riziculteurs. Cette étude a montré que les riziculteurs manquent de logistiques agricoles (motoculteurs, batteuses, pulvérisateurs etc), d’intrants agricoles (engrais, pesticides), de tenues de protection (bottes, tenues d’épandage des pesticides, etc). Ils sont contraints de travailler torse nu, et par ignorance, ils utilisent leurs mains pour homogénéiser les solutions pesticides et réutilisent les boîtes usagées de produits phytosanitaires. En outre, ces paysans, ont évoqué dans leur milieu 24 maladies dont la plus fréquente est le paludisme. La majorité (95 %) des riziculteurs ignore la cause de cette maladie. Il a été entrepris à leur intention, une éducation sanitaire sur l’utilisation sans risque des pesticides et sur le paludisme. Il est impérieux d’associer aux projets de développements hydro-agricoles des mesures de protection de la santé des paysans.Mots-clefs : Riziculture, santé, conditions de travail, maladies, paludisme, Côte d’Ivoire. |