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L’article démontre le recours à l’ekphrasis dans la description „narrativisée“ de Nedjma dans le chapitre IV.I.III du roman éponyme de Yacine. Yacine y crée l’illusion de décrire un personnage de roman, et que l'on sait fait d'après un modèle réel, alors qu’il s’agit de la description de La Naissance de Vénus de Botticelli. L’ekphrasis du tableau de Botticelli a d'abord la fonction mythogène d’assimiler Nedjma à la déesse de l’amour, afin d'empêcher la réduction du personnage à un seul sens, l’image du pays, et en faire un symbole polysémique. Le recours à la description du tableau de Botticelli permet aussi une interprétation philosophique du personnage de Nedjma. L’esthétique de Botticelli ayant été influencée par le néoplatonisme, l’article démontre que Nedjma peinte en Vénus a partie liée avec le concept platonicien d’Idée ou de forme intelligible, immuable et éternelle, et avec son opposé, le monde et la forme sensibles. Ainsi, dans le chapitre suivant (IV.I.IV), Rachid rêve-t- il d’un corps de Nedjma qui serait inaltérable et immortel, alors que Lakhdar, autre narrateur protagoniste amoureux de Nedjma, regrette que la jeune femme ne soit que « la forme sensible » de l’amante qu’il attend. |
