Abstrakt: |
Jacques Le Brun a distingué trois grandes approches d’histoire de la mystique chrétienne. La première est de conformation psychiatrique et décrit chez les mystiques une forme de déséquilibre mental. La deuxième correspond à une conception « océanique » de la mystique et a été marquée par le jungisme. Enfin, une troisième tradition, qualifiée de « scripturaire », envisage la mystique à la fois comme un texte et une expérience d’écriture – approche qui procède d’une filiation scientifique remontant à Henri Delacroix, à Jean Baruzi, puis à Jean Orcibal. Le rapport à la notion d’expérience n’est pourtant pas resté le même de Baruzi à Jacques Le Brun. Central dans les recherches baruziennes, le concept a été peu investi par Orcibal, mais réapparaît en force chez Michel de Certeau. Jacques Le Brun y recourt souvent, mais en a limité la portée heuristique : pour lui, en matière de mystique, il n’y a d’autre expérience que d’écriture, et son histoire ne peut dès lors être que textuelle. |