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Abstract:En examinant les nationalismes sexuels, conçus comme l'imbrication entre les dynamiques nationalistes et les questions de genre et de sexualité, cet article tente d'éclairer les différents facteurs qui conscrivent la parole, les constructions identitaires et les prises de position des personnes queers racisées en France, comme la jeune autrice Fatima Daas. Les conditions d'émergence de discours dissidents ne peuvent se faire sans tenir compte de l'intersectionnalité des rapports sociaux de sexe, de genre, de race, de classe et de religion, dynamique qu'on retrouve au cœur de La Petite Dernière (2020), première œuvre engagée de l'autrice, qui nous livre un récit sur la quête multiple et ardue d'une jeune Française, Algérienne, musulmane, lesbienne et banlieusarde. Par son caractère subversif et antinomique, cette démarche individuelle et politique s'érige en une visibilité lesbienne musulmane dissidente, qui vient troubler les lignes normatives et l'imaginaire homonationaliste, interpellant médias et politiques sur les liens qu'ils établissent systématiquement entre homosexualité et islam. |