Abstrakt: |
Les Catéchèses prébaptismales de Cyrille de Jérusalem font un usage assez large de testimonia bibliques dont l’étude semble de quelque intérêt philologique, comme l’exemple de Michée 5, 1 permet de l’entrevoir. Un examen exhaustif des éditions imprimées et un sondage dans la tradition manuscrite, de pair avec une étude même succincte de la tradition indirecte du verset, a en effet permis de tirer deux conclusions : d’abord que les éditeurs modernes ont fait preuve d’une révérence excessive envers l’editio princeps et reproduit à tort la leçon d’un manuscrit tardif et surcorrigé ; ensuite que la variante textuelle du verset donnée par ce manuscrit et ces éditions relève d’une tradition testimoniale antiochienne sans doute assez éloignée de l’usage hiérosolymitain du ives. Cette approche critique de la tradition testimoniale semble par conséquent permettre non seulement de pointer les choix des éditeurs modernes, mais aussi d’amender le texte. Nous l’avons donc étendue à un corpus plus vaste, celui des testimonia de l’Incarnation (Cat. 12) et de la Passion (Cat. 13), afin d’en vérifier plus systématiquement la pertinence. Ce travail, qui n’épuise certes pas les questions posées par l’édition critique des Catéchèses, apporte un éclairage intéressant à une oeuvre où les citations et allusions bibliques sont d’une fréquence peu commune, même pour la littérature patristique. |