Abstrakt: |
Une dénutrition résulte d’un déséquilibre entre apports et besoins protéino-énergétiques entraînant des pertes tissulaires ayant des conséquences fonctionnelles délétères. Toutefois, il vaudrait mieux parler des états de dénutrition plutôt que de « la dénutrition ». En effet, les mécanismes y conduisant associent à des degrés divers carence d’apport et augmentation des besoins avec des conséquences cliniques différentes. L’adaptation à la carence d’apport vise à mettre en place un mode de fonctionnement d’économie dans la durée en utilisant au mieux les réserves énergétiques, tout en préservant le capital protéique. Cela est réalisé en diminuant le métabolisme basal (basse T3), en diminuant la sécrétion des facteurs anaboliques et en augmentant de façon modérée les hormones cataboliques. À la différence du processus précédent, la réponse métabolique à l’agression ou au stress, qui va induire une augmentation parfois majeure des besoins, aura comme finalité immédiate la défense de l’organisme. L’organisme puisera de manière éventuellement importante dans son capital protéique pour produire le glucose nécessaire, par exemple pour les cellules immunitaires. La réponse au stress résulte à la fois d’une réponse endocrine et d’une réponse immuno-inflammatoire. On connaît maintenant le rôle important des cytokines pro-inflammatoires, produites en réponse aux agents pathogènes, et, plus récemment, des alarmines, en réponse au stress endogène, dans les phénomènes inflammatoires de la réponse au stress et le développement d’un état de dénutrition. Le traitement de ces états de dénutrition diffèrera donc : favoriser l’anabolisme dans un cas, lutter contre la résistance à l’anabolisme et l’hypercatabolisme dans l’autre. |