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La cour royale de Mathias Corvin (1443–1490 ; 1458–1490) et celle des rois Jagellons jouent jusqu'au XVe siècle, dans la vie intellectuelle du royaume de Hongrie, un rôle comparable à celui des cours royales en Europe occidentale. Mais l'occupation de la capitale (Buda) par les Turcs (1541) et l'absence de souverain « national » transforment profondément le rôle des familles aristocratiques pour ce qui concerne tant l'organisation de la vie culturelle que la vie de l'Église. Parallèlement, la Réforme protestante progresse au XVIe siècle en Hongrie et en Transylvanie, cette dernière devenue une principauté pratiquement indépendante. Les nouveaux acteurs autour desquels se développe dès lors la vie culturelle dans le pays sont les grands aristocrates et les cours qu'ils réunissent à leur entour : les Bánffy, Batthyány, Nádasdy, Perényi, Rákóczi, Esterházy et quelques autres. En Transylvanie, le rôle de la cour princière reste dominant, grâce à sa richesse relative par rapport aux cours seigneuriales. Si l'aristocratie de Hongrie et de Transylvanie se convertit très majoritairement à la Réforme au XVIe siècle, la politique des Habsbourg et les progrès de la Contre-Réforme entraînent un vaste mouvement de reconversion, mais en Hongrie seulement, au XVIIe siècle. À la fin du siècle, ces territoires sont pleinement réintégrés dans les territoires des Habsbourg : dès lors, la question de la modernité se déploie de plus en plus nettement, à laquelle se joint la nouvelle problématique de l'identité collective, puis nationale. [ABSTRACT FROM AUTHOR] |