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Résumé: L'expertise post-accidentelle mobilisée dans le cadre de l'incendie du site Lubrizol/NL Logistique se fonde sur un retour d'expérience d'accidents industriels construit depuis plus de 15 ans. L'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) a pris une part active à l'évolution des pratiques dans ce domaine, notamment sur la base d'études sur des situations concrètes survenues dans l'hexagone. L'expérience acquise a montré la nécessité de renforcer la cohérence des dispositifs de gestion de l'urgence et de gestion à moyen et long termes. Au milieu des années 2000, la recherche des substances disséminées dans l'environnement ne démarrait que longtemps après un accident. Or, il est indispensable que la gestion à plus long terme et l'analyse de l'événement démarrent dès le déclenchement de l'accident, avec la réalisation de prélèvements conservatoires et la mise en œuvre d'une stratégie de prévention des risques pour la santé et l'environnement vis-à-vis des retombées, sans attendre la fin de la phase d'urgence de lutte contre un incendie et de mise en sécurité des populations. Deux difficultés ont été particulièrement mises en évidence : le besoin de caractériser des expositions qui peuvent être fugaces (air au passage d'un nuage, contamination des eaux superficielles) et le besoin de retracer l'impact d'un événement par rapport au « fond » de pollution existant. En effet, les polluants émis ne sont généralement peu spécifiques et déjà présents sur le territoire, qu'il s'agisse de produits de combustion partielle ou complète ou des produits originaux imbrûlés, même quand ceux-ci semblent spécifiques (phytosanitaires par exemple). Des réponses ont été proposées et reprises par les services de l'État dans la circulaire du 20 février 2012 relative à la gestion des impacts environnementaux et sanitaires d'événements d'origine technologique en situation post-accidentelle, qui évoque notamment la mise en œuvre d'une cellule post-accident, et qui est accompagnée d'un guide méthodologique. L'Ineris continue aujourd'hui à réfléchir à l'approfondissement de son expertise post-accidentelle, en cohérence avec ses compétences en matière d'urgence. The post-accident expert assessment implemented during the Lubrizol/NL Logistique fire is based on feedback from industrial accidents over the past 15 years. Ineris has developed practices in this field, based especially on studies of real-life French situations. Experience has shown the need to improve the consistency of emergency management and long-term risk management. In the mid-2000s, investigations into substances in the environment began long after an accident. However, the longer-term management and analysis of the event must begin immediately after the accident by collecting and preserving samples as a precautionary measure and implementing a risk prevention strategy for health and the environment with regard to atmospheric deposition, without waiting for the end of the emergency phase of fighting a fire and bringing people to safety. Two main challenges were highlighted: the need to characterize exposures that may be fleeting (smoke plume, surface water contamination) and the need to trace the impact of an event relative to the "background" existing pollution. Pollutants emitted are generally not specific and are already present in the area, whether they are partial or complete combustion products, or unburnt original products, even when these seem specific (phytosanitary for example). Responses were proposed and taken up by the authorities, in the decree of February 20, 2012 on the management of environmental and health impacts of events of technological origin in post-accident situations, which includes the implementation of a post-accident unit and is accompanied by a methodological guide. Today, Ineris continues to improve its post-accident expert assessments, in line with its emergency skills. [ABSTRACT FROM AUTHOR] |