Abstrakt: |
Le zaǧal oriental a été considéré comme le petit frère du zaǧal des grands maîtres andalous comme Ibn Quzmān, Mudġalīs et d'autres – du moins, c'est ce que nous pouvons déduire en lisant les premières poétiques de cette forme poétique qui ont été écrites sur la rive orientale de la Méditerranée. Safīyaddīn al-Ḥillī (677/1278–749/1348) qui a été le premier à rédiger une telle poétique fonde sa théorie sur les zaǧals modèles d'Andalousie. Dans sa poétique il catalogue et explique les lois et les règles morphologiques, lexicales et syntactiques selon lesquelles un zaǧǧāl aspirant devrait forger ses vers, tout en soulignant qu'Ibn Quzmān ne voulait défendre que l'utilisation excessive de l'iʿrāb (la flexion désinentielle). Dans une large mesure al-Ḥillī laisse de côté la réalité de la production des zaǧals par les poètes de Syrie, d'Irak et d'Égypte à ce moment-là. Par contre, une poétique postérieure comme le Dafʿ aš-šakk wa-l-mayn fī taḥrīr al-fannayn d'un certain Ǧamāladdīn al-Banawānī (m. 860/1456) ne mentionne de zaǧals andalous et ne tente pas d'en établir des règles. Notre présente contribution a pour but de démontrer d'une part que les poétiques sur le zaǧal se sont émancipées de leurs modèles andalous et les règles de composition que les auteurs tels qu'Ibn Quzmān, pour nommer le plus important, n'ont jamais formulées. D'autre part nous examinons les anthologies de zaǧal et des encyclopédies littéraires écrites en Orient pendant le 7e/13e siècle jusqu'au 9e/15e siècle pour mesurer l'importance des zaǧals andalous comparée à celle des zaǧals autochtones. Finalement nous avons identifié deux groupes distincts auxquels les zaǧǧālūn orientaux appartiennent et nous essaierons de mieux définir le lieu et la date où des zaǧǧālūn orientaux se sont manifestés pour la première fois. [ABSTRACT FROM AUTHOR] |