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Summary: Connu surtout pour ses travaux d'épigraphie sémitique novateurs, le dominicain français Antonin Jaussen (1871-1962) fut un membre éminent de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, fondée à la fin du XIXe siècle en vue de promouvoir l'étude de la Bible dans le contexte historique, géographique et humain de la Terre Sainte. Également agent de renseignement de la France au Levant et porteur d'une vision de la science comme idéal, le savant se place dans un entre-deux que le présent ouvrage se donne pour but d'interroger. Ce volume constitue les actes du colloque "Antonin Jaussen : genèse des sciences sociales occidentales, constitution d'un patrimoine arabe", organisé par le CERMOC à l'Université de Jordanie à Amman, les 22 et 23 mars 1997. Rassemblant des contributions aussi diverses que variées, cet opus met en lumière l'importance tant de l'exégèse et de l'orientalisme que des outils de la science moderne, de la photographie et des réflexions sur les changements politiques au Proche-Orient dans l'œuvre du dominicain. Au cours de ses soixante-dix années de présence dans la région, Jaussen a de surcroît été un précurseur, et ce dans nombreux champs de recherche : ethnographie, anthropologie urbaine, études des campagnes et des "régions tribales", etc. En guise de conclusion, les derniers chapitres de ce livre posent des questions d'ordre épistémologique portant sur le statut de nos catégories de pensée et de notre imaginaire et de leur réappropriation par les sociétés arabes après la décolonisation. L'histoire et l'archéologie y ont en effet joué un rôle clé dans la construction des identités nationales ou communautaires. |