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Summary: Au Moyen-Orient, plus qu'ailleurs peut-être, architectures et espaces restent longtemps marqués par le passé. Pourtant, contrairement aux apparences, ils se transforment à des rythmes divers, conservant des vestiges visibles d'états anciens, tandis que des fonctions nouvelles s'installent dans les anciens espaces à peine modifiés, ou dans des architectures nouvelles, sans modifier profondément l'ordonnance de l'ensemble. Ces mouvements d'adaptation sont possibles parce que la ville est une combinaison de systèmes spatiaux, politiques, économiques, sociaux, communautaires, familiaux, qui se caractérisent par une très forte cohérence dans une période de temps et dans un espace : chacun peut évoluer sans affecter immédiatement les autres, donc sans risque de crise aiguë et généralisée, mais chacun doit tôt ou tard avoir un effet sur les autres. La Suwayqat 'Alī, dont nous étudions l'évolution, est l'un des axes qui demeurent parmi les plus importants de la ville au cours d'une très longue période de temps. C'est un ensemble d'éléments qui s'organisent de part et d'autre d'une voie principale d'accès au centre depuis une porte de l'enceinte, Bāb al-Naṣr, site défini par son accessibilité par opposition aux quartiers d'habitation auxquels il donne aussi accès. Au cours du temps, les limites des quartiers fermés sont progressivement repoussées par le développement de l'espace public, princier ou des notables, puis par l'espace commercial. La première partie de l'étude est consacrée à l'analyse spatiale et architecturale : la topographie générale, les systèmes d'accès et de circulation, l'eau, les monuments. La seconde partie, plus historique, traite de l'évolution de l'espace à travers un certain nombre de fonctions qui se combinent, se juxtaposent, se succèdent ou s'excluent dans la structuration du quartier : le pouvoir et la religion ; la fonction résidentielle, les notables, les grandes familles et leurs réseaux ; le commerce et les activités économiques ... |