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Summary: Depuis deux ou trois décennies, à la suite des géographes, les historiens du monde rural ont pris l'habitude d'intégrer la spatialisation des phénomènes dans leurs réflexions. Les rapports de pouvoir, les activités productives, les liens avec les écosystèmes engendrent des relations topographiques qui se concrétisent dans des territoires. Ces territoires peuvent avoir été construits par leurs acteurs mêmes : habitats ruraux (du village fortifié à la ferme isolée), parcellaires, terroirs mais aussi territoires politiques (seigneuries et "communes" rurales) et religieux (paroisses) ; d'autres, à une échelle supérieure, tels que les réseaux ou les régions, sont des instruments d'analyse étayant la réflexion de l'historien. Les dix contributions qui constituent ce volume systématisent la problématique de l'espace rural ; la diversité des échelles et des instruments d'analyse sont une des richesses de cette collecte. Le choix d'un espace, la France et la péninsule Ibérique, géographiquement cohérent mais culturellement varié, offre un cadre pertinent à un véritable comparatisme entre les différentes région. La période abordée, entre le Xe et le XIVe siècle, constitue une autre "unité d'action" à la réflexion. Le Portugal, bénéficie d'une attention particulière ; les contributions qui le concernent permettront de mieux connaître un pays qui est né sous la direction d'une dynastie française. Une introduction et une conclusion générales ainsi que des introductions problématiques à chaque thème permettent d'intégrer la diversité méthodologique et géographique, du Languedoc à l'Algarve, dans une réflexion d'ensemble. Étudier l'organisation des paysanneries médiévales dans leur espace, c'est aborder dans sa totalité une civilisation rurale, un "monde que nous avons perdu" ; mais c'est aussi, loin de tout passéisme, alimenter la réflexion sur des problèmes aussi actuels que la "fin des terroirs", la place de l'homme dans l'environnement ou l'aménagement des territoires. |