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La rue, en tant qu’espace d’usage public qui donne tant d’animation aux villes méditerranéennes, est questionnée par le phénomène mondial de la « fermeture résidentielle ». À Marseille, depuis une vingtaine d’années, plus des 65 % des nouveaux « produits immobiliers » sont conçus et commercialisés sur un modèle fermé sécurisé, mais, surtout, ce sont en majorité les rues de lotissements anciens qui se ferment de proche en proche. L’importance des acteurs privés dans la morphogenèse urbaine, la faiblesse des régulations publiques explique une forte proportion de ces rues anciennes privées. Historiquement, ce statut n’empêchait pas l’ouverture aux passants ni l’entretien de ces voies par la Ville, coutumes maintenues par un système informel d’arrangements locaux. Mais au tournant des années 2000, la tendance à la fermeture, favorisée par des évolutions de la législation, s’appuie sur cette importante trame viaire demeurée privée. De nombreux tronçons de voies sont enclos par les associations de propriétaires sans contrôle des pouvoirs publics. Cette tendance réduit l'espace public avec de sérieuses conséquences : congestion automobile des rues restées ouvertes, frein aux mobilités piétonnes, restriction d’accès à des équipements publics, conflits de voisinage. Street, as a space for public use that gives so much life to Mediterranean cities, is challenged by the global phenomenon of "residential enclosure". In Marseille, over the last twenty years or so, more than 65% of new "real estate products" have been designed and marketed on the closed-secure model. In addition, the streets of older housing estates are closing down one by one. The importance of private actors in urban morphogenesis and the ineffectiveness of public regulations explain why such a large proportion of such streets have remained private.Historically, this status did not prevent the opening to passers-by, nor the maintenance of these streets by the City, customs maintained by an informal system of local arrangements. At the turn of the 2000s, the trend towards closure, encouraged by changes in legislation, was asserting itself by using this important road network which remained private. Many sections of the roads were then enclosed by owners' associations without any public authority oversight. This trend reduces the publicly available space with serious consequences (congestion of the remaining open streets, impact on pedestrian mobility, restricting access to public facilities, neighborhood conflicts). |