Entre cohésion et stigmatisation. De « la victime émissaire » dans un bidonville iranien

Autor: Parsapajouh, Sepideh
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2022
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Popis: Dans la conclusion de son célèbre ouvrage On est tous dans le brouillard (1979), Colette Pétonnet analyse longuement le mécanisme « générateur de stigmate » et « salvateur de la crise » qu’est celui de la « victime émissaire ». Quarante ans plus tard, dans un de ces derniers textes résumant ses analyses sur le stigmate et la « victime émissaire », elle écrit : « j’en étais là de mes réflexions quand j’eu connaissance de [trois travaux récents sur l’Iran, la Camargue, et Rio de Janeiro] sur trois continents montrant la même stigmatisation du quartier énoncé de l’extérieur et une organisation sociale intérieure basée sur la solidarité. Dommage qu’il soit trop tard pour que je m’associe à des problématiques comparatives, mais je sais désormais que ce que je n’ai pas pu accomplir de mon temps, de plus jeunes l’entreprendront. Je suis donc en mesure de répondre à l’interrogation d’Imre Kertesz “aux êtres sans destin que reste-t-il de l’humanité ?” – chaque fois que des prolos peuvent se bricoler un bout de destin il leur reste beaucoup de l’humanité. » Dans cet article, à travers une expérience ethnologique engagée dans un bidonville iranien, nous essayons de repenser les deux concepts de « stigmatisation » et de « cohésion » que Colette Pétonnet a développés dans ses travaux sur les quartiers précaires, et d’analyser leurs particularités iraniennes au miroir de l’histoire socio-politique du pays. In concluding her famous book entitled On est tous dans le brouillard (1979), Colette Pétonnet at length analyzes the function of the “emissary victim” as being both “a generator of stigma” and “a redeemer of the crisis”. Forty years later, summing up her analysis on stigma, she writes: “That was the point I had reached when I came across three recent works exploring Rio de Janeiro, Iran, and Camargue, located on three different continents, evidencing the same process of stigmatization of the community, imposed from the outside, as well as an internal social organization based on solidarity. It is a pity that it is definitely too late for me to engage in comparative studies, but I know that what I haven’t been able to achieve in my career will be undertaken by younger colleagues. Thus, I can answer Imre Kertesz’s question: “what remains of humanity in the fate – less people ? Whenever the plebby can tinker with a piece of fate, they still have a lot of humanity in stock”. In this paper, through an ethnological experience conducted in an Iranian shanty town, I shall try to rethink both concepts of “stigmatization” and “cohesion” that Colette Pétonnet developed in her own work, and apply them to the specific urban conditions in the context of the socio-political history of Iran.
Databáze: OpenAIRE