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In the “Principles of the Civil Code,” Jeremy Bentham identifies four “principles subsidiary to utility”: subsistence, abundance, equality, and security. Whereas these subsidiary principles form part of the bedrock of classical liberalism, in this essay I show that in the hands of his friend and disciple William Thompson, they are transformed into the foundations for socialism. Where Bentham prioritizes security over equality, and security of property takes a preeminent role, Thompson shows that the system of individual competition and private property—his way of describing capitalism—is best characterized by the “inequality of security.” Based on the labor theory of property, Thompson argues that the system that assigns ownership to the providers of capital violates the workers’ security—the right to have the full produce of their labor secured to them. Thompson then reconciles security and equality, understanding them as mutually constitutive instead of in conflict. From his work I identify a modified set of subsidiary principles that place security and equality at the same level, and then adds additional subsidiary principles as necessary conditions to enable full equality of security: voluntarism, democracy, and united effort/common property. With this as his basis, Thompson offers the outlines for important elements of socialist theory, including the theory of surplus value; a call for the abolition of private property; and full equal social, civil, and legal rights for women, establishing a firm grounding for socialism in utilitarian philosophy. Because Thompson also was a major influence on the early cooperative movement, which also adopted these principles, this has significant implications for how we view the cooperative movement, which today may justifiably claim to be the world’s largest democratic social movement. Dans ses « Principes du Code civil », Jeremy Bentham identifie quatre « principes subsidiaires à l’utilité » : la subsistance, l’abondance, l’égalité et la sûreté. Si ces principes subsidiaires fondent en partie le libéralisme classique, cet article montrent que, dans l’œuvre de son ami et disciple William Thompson, ils deviennent le socle du socialisme. Là où Bentham place la sûreté au-dessus de l’égalité pour accorder une place prépondérante à la sûreté de la propriété, Thompson montre que le système de la concurrence individuelle et de la propriété privée – ainsi qu’il décrit le capitalisme – se caractérise avant tout par une « inégalité de sûreté ». S’appuyant sur la théorie de la propriété-travail, Thompson postule que tout système qui accorde la propriété aux fournisseurs de capital bafoue la sûreté des travailleurs, soit le droit qu’ils possèdent de jouir pleinement des fruits de leur travail. Thompson réconcilie ensuite sûreté et égalité en les entendant comme mutuellement constitutives, et non comme étant en conflit. En m’appuyant sur son œuvre, j’identifie un ensemble modifié de principes subsidiaires qui place la sûreté et l’égalité au même niveau pour penser ensuite d’autres principes subsidiaires comme les conditions nécessaires à l’avènement d’une véritable égalité de sûreté : le volontarisme, la démocratie et l’union des efforts, ou propriété en commun. À partir de ces réflexions, Thompson élabore des éléments qui formeront le socle de futures théories socialistes, tels que le principe de plus-value, un appel à l’abolition de la propriété privée et l’obtention d’une égalité pleine et entière pour les femmes en termes de droits sociaux, civiques et légaux. Ce faisant, Thompson ancre fermement le socialisme dans la philosophie utilitariste. Dans la mesure où Thompson a également eu une grande influence sur les débuts du mouvement coopératif, qui a lui aussi adopté ces principes, cette filiation a d’importantes conséquences sur la façon dont nous entendons ce mouvement coopératif, que l’on peut à juste titre considérer aujourd’hui comme le plus important mouvement démocratique à l’échelle mondiale. |