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Soulignée par Willibald Sauerländer en 2000, l’absence de la polychromie dans la bibliographie consacrée à la sculpture médiévale française semble constituer un phénomène persistant, en dépit des études de cas parues, ces vingt dernières années, à l’occasion de restaurations. Parmi les explications déjà apportées à ce silence, la présente étude propose une approche historiographique, peu développée jusqu’à présent. Dominée par le formalisme et la théorie focillonienne, l’histoire de la sculpture médiévale a longtemps privilégié l’art de la taille et le rapport tridimensionnel avec l’architecture. Alors qu’elle avait été prise en compte sous la monarchie de Juillet, la polychromie se trouva ainsi refoulée, dès la fin du xixe siècle, hors du cadre théorique qui s’imposa tout au long du siècle suivant. As Willibald Sauerländer emphasized in 2000, the absence of polychromy in bibliographies reserved for medieval French sculpture seems to be a persistent phenomenon, despite studies of cases that have appeared over the past twenty years on the occasion of restoration programmes. Among the explanations already given for this silence, the present study proposes a historiographic approach, seldom developed until now. Dominated by formalism and Focillon’s theories, the history of medieval sculpture has long given priority to the art of carving and its three-dimensional relationship with architecture. Although taken into account during the July Monarchy (1830-48), from the late 19th century to the end of the 20th century, polychromy was thus largely ignored by theorists. |