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Depuis la fin de la Yougoslavie, la Bosnie-Herzégovine a connu de nombreuses transformations politiques et économiques. L’une des évolutions récentes de la dernière décennie a été la prolifération de nouveaux supermarchés et centres commerciaux, signes d’un secteur des services de plus en plus dominant. Cet article analyse la figure d’un homme d’affaires et entrepreneur local, qui a créé la plus grande entreprise de commerce de détail de Bosnie. Il propose une analyse de la représentation du succès économique dans une ville bosniaque qui était un important centre industriel du temps de la Yougoslavie. S’appuyant sur une recherche ethnologique d’un an, ainsi que sur la littérature sur l’entrepreneuriat et le « patronage » de l’anthropologie méditerranéenne, il analyse les relations que cet homme d’affaires entretient avec ses employés et la façon dont il est perçu par la population locale, ces perceptions oscillant entre celle d’un homme d’affaires de l’ombre et celle d’un patron qui soutient l’économie locale. Ces images mettent à jour des représentations sous-jacentes sur la réussite économique dans un pays semi-périphérique. L’article montre en outre comment certains employés peuvent profiter de relations personnelles avec l’homme d'affaires, tandis que d’autres sont exclus de ce type de relations et donc de certaines stabilités. Since the end of Yugoslavia, Bosnia and Herzegovina has gone through numerous political and economic transformations. One of the recent developments of the last decade was the mushrooming of new supermarkets and shopping malls, a sign of the ever more dominating service sector. This article analyses the figure of a local businessman and entrepreneur, who created Bosnia’s biggest retail trade company. It presents an analysis on the representation of economic success in a post-socialist Bosnian town that used to be an important industrial centre of Yugoslavia. Drawing from one year of ethnological research, as well as literature on entrepreneurship and patronage, it analyses the relations this businessman creates with employees and how he is perceived by the local population. Citizens of Tuzla consider him either as a shadowy businessman or as a patron supporting the local economy. These images uncover paradoxical representations about economic success in a semi-peripheral country. Furthermore, the article shows how some employees profit from personal relations with the businessman, while others are excluded from these kinds of relations and thus from certain stabilities. |
