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S’appuyant sur un vaste ensemble de recherches linguistiques et mobilisant divers aspects de la lexicologie, de l’analyse du discours et de la théorie des métaphores, cette étude suggère que « l’appel à la nature » est un argument de poids dans les discours fascistes de l’Allemagne nazie, de l’Italie de Mussolini et de la France de Vichy. Il sert à justifier l’eugénisme, à façonner l’identité nationale et à construire des catégories d’ennemis. La comparaison de ces trois pays montre comment le langage et le discours fascistes articulent les concepts de nature, de ruralité et de santé pour en faire le pôle positivement connoté de leur spectre identitaire, succinctement incarné dans le discours sur l’homme nouveau inspiré de Mussolini. L’ennemi à l’autre extrémité du spectre est la contre-nature : pathologique, urbain et moderne, incarné par l’homme moderne de Mussolini et, plus violemment, par la métaphore parasitaire antisémite de Hitler. Resting on a comprehensive body of linguistic research and taking into consideration aspects of lexicology, discourse analysis and metaphor theory, this study suggests that the “nature argument” is an important tool for Fascist discourses in Nazi Germany, Mussolini’s Italy and Vichy France to justify eugenics, recruit, shape national identity and create enemy categories. The comparison of these three shows how Fascist language and discourse bundle up the concepts of Nature, Rurality and Health as the positively connotated end of their identity spectrum, succinctly incarnated in the Mussolini-inspired New Man discourse. The enemy at the other end of the spectrum is the unnatural: pathological, urban and modern, epitomized by Mussolini’s Modern Man and, most violently, Hitler’s anti-Semitic parasite metaphor. |