De l’automédication au monopole de la prescription d’antalgiques : processus de confiscation d’un savoir profane en France

Autor: Zoë Dubus
Přispěvatelé: Temps, espaces, langages Europe méridionale-Méditerranée (TELEMME), Aix Marseille Université (AMU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Jazyk: angličtina
Rok vydání: 2023
Předmět:
Zdroj: Canadian Bulletin of Medical History
Canadian Bulletin of Medical History, 2023, 40 (1), pp.146-174. ⟨10.3138/cjhh.593-062022⟩
ISSN: 0823-2105
DOI: 10.3138/cjhh.593-062022⟩
Popis: International audience; Abstract. In the 19th century, when the pharmacopoeia was enriched with a considerable number of psychotropic drugs, most of which had analgesic properties, self-medication was the norm. The individuals of the time had traditional knowledge about the available substances, updated for new drugs thanks to numerous medical popularization contents. Doctors and pharmacists participated in this increase in medicalization, which favored their installation as recognized professionals. But as their status became more and more institutionalized, the official medical profession worked to prohibit any health care practice outside of its control, whether it be the use of traditional therapists (healers, bonesetters, herbalists etc.) or self-medication. In this article, we will analyze the medical practices of 19th century individuals in relation to psychotropic drugs and show the health consequences of the confiscation of lay knowledge about these substances.; Résumé. Au XIX e siècle, alors que la pharmacopée s’enrichit d’un nombre considérable de psychotropes, la plupart ayant des propriétés antalgiques, l’automédication est la norme. Les individus de l’époque disposent en effet de connaissances traditionnelles sur les substances disponibles, actualisées pour les médicaments nouveaux grâce à de nombreux contenus de vulgarisation médicale. Les médecins et pharmaciens participent à cet accroissement de la médicalisation qui favorise leur installation en tant que professionnels reconnus. Mais à mesure que leur statut s’institutionnalise, le corps médical officiel œuvre à interdire toute pratique de soins en dehors de son contrôle, qu’il s’agisse du recours aux thérapeutes traditionnels (guérisseuses et guérisseurs, rebouteuses·et rebouteux, herboristes, etc.) ou de l’automédication. Nous analyserons dans cet article les pratiques médicales des individus du XIX e siècle en lien avec les psychotropes et montrerons les conséquences sanitaires de la confiscation des savoirs profanes sur ces substances.
Databáze: OpenAIRE