Hôtellerie et aménagement en montagne. Des interactions public-privé déterminantes dans les trajectoires des stations (Pyrénées, xixe siècle-années 1960)
Autor: | Hagimont, Steve |
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Rok vydání: | 2022 |
Předmět: | |
Zdroj: | Mondes du tourisme. |
ISSN: | 2492-7503 2109-5671 |
DOI: | 10.4000/tourisme.5400 |
Popis: | Cet article s’intéresse aux interactions entre les entreprises hôtelières et les pouvoirs publics dans l’aménagement touristique pyrénéen. Plusieurs phases se distinguent. Dans la première moitié du xixe siècle, dans les stations pyrénéennes les plus importantes, l’organisation spatiale est d’abord assurée par les pouvoirs publics, qui motivent et sécurisent l’investissement hôtelier privé. Dans le dernier tiers du xixe siècle et jusqu’à 1930 environ, les municipalités délèguent l’aménagement à des sociétés anonymes qui intègrent les fonctions touristiques : thermes, casinos et grands hôtels. Entre 1930 et les années 1960, on assiste à la fermeture de ces grands hôtels, mouvement que les communes cherchent à ralentir afin d’éviter un déclassement symbolique. Les grands hôtels dépassent en effet leur stricte fonction d’hébergement : ils tirent les prix et l’image des stations vers le haut, tandis que leur fermeture fait perdre des lits locatifs au profit de résidences secondaires sous-occupées et signe la fin de l’ère d’attractivité capitalistique. En parallèle, à partir des années 1880, la vogue des chemins de fer et des hôtels de montagne industrialise l’exploitation des paysages et suscite des craintes de dépossession de la part des municipalités et des guides. La pression de la concurrence nationale et internationale conduit finalement à soutenir des projets qui permettent aux Pyrénées d’adopter sans grand retard l’économie des sports d’hiver, dès avant 1914. Cet article évoque l’importance des politiques publiques locales pour intégrer les Pyrénées à des réseaux d’investisseurs européens et leur impuissance à éviter leur relégation. This article focuses on the interactions between hotel companies and public authorities in the development of tourism in the Pyrenees. Several phases can be distinguished. In the first half of the 19th century, in the largest Pyrenean resorts, spatial organization was first ensured by the public authorities, motivating and securing private hotel investment. In the last third of the 19th century and until about 1930, the municipalities delegated the development to limited companies which integrated the tourist functions: thermal baths, casinos and large hotels. Between 1930 and the 1960s, the latter closed, a movement that the municipalities tried to slow down in order to avoid a symbolic downgrading. These large hotels went beyond their strict accommodation function: they raised the prices and the image of the resorts, while their closure led to the loss of rental beds in favor of under-occupied second homes and signaled the end of the era of capitalist attractiveness. At the same time, from the 1880s, the popularity of railroads and mountain hotels industrialized the exploitation of the landscape and raised fears of dispossession on the part of municipalities and guides. The pressure of national and international competition finally led to the support of projects that allowed the Pyrenees to adopt the winter sports economy without much delay, even before 1914. This article discusses the importance of local public policies to integrate the Pyrenees into European investor networks and their powerlessness to prevent their relegation. |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |