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Resume L’insuffisance cardiaque chronique est un probleme majeur de sante publique : premiere cause d’hospitalisation apres 60 ans (220 000 sejours hospitaliers par an en France), 120 000 nouveaux cas par an, importante mortalite (31 % de survie a 5 ans), cout tres eleve (12 a 20 000 euros par patient par an). Ameliorer le pronostic tout en gardant le patient hors de l’hopital, lui assurant donc une meilleure qualite de vie est l’enjeu que s’est fixe Cardiauvergne, service de telesurveillance et de coordination des soins. Ce groupement de coordination sanitaire (GCS, 35 partenaires) a commence a inclure des patients en janvier 2012 : ils sont aujourd’hui 745 a beneficier de cette solution financee par l’ARS Auvergne et les collectivites locales, et developpee grâce a un partenariat avec Almerys (filiale d’Orange specialisee dans la gestion de donnees informatiques medicales). Deux principes ont concouru au dispositif : les professionnels de sante restent « maitres du jeu » et la telesurveillance doit etre simple pour qu’elle soit acceptable tant pour les patients que pour les professionnels. Ainsi, le patient n’est equipe que d’un seul capteur : une balance connectee. Les infirmieres liberales avec un smartphone renseignent l’evolution clinique (signes fonctionnels, œdemes, frequence cardiaque, pression arterielle). La surveillance biologique est inclue automatiquement dans le dossier par les laboratoires d’analyse, et le pharmacien d’officine renseigne la therapeutique a chaque delivrance de l’ordonnance. Le dossier patient informatise est consultable par son professionnel qui s’identifie avec sa carte CPS. L’ensemble des donnees est analyse par un systeme expert qui genere des alertes ou alarmes selon le niveau de gravite fixe par des bornes. Celles-ci sont gerees par la cellule de coordination dans les 3 h, 7 jours/7 (1,5 cardiologues, 2 infirmieres diplomees en education therapeutique et 1 secretaire medicale). Les alertes et alarmes motivent un appel au patient, qui recevra donc des conseils d’education therapeutique, et si l’etat du patient le justifie, un appel au medecin traitant, voire au cardiologue pour adaptation therapeutique. Une evaluation a ete faite au terme de 2 ans de fonctionnement (355 jours de suivi moyen) sur les 558 premiers patients inclus. Le taux de deces est de 12 % par an (contre 28 a 35 % selon les series avec prise en charge conventionnelle), quant aux rehospitalisations pour nouvelle poussee d’insuffisance cardiaque, elles sont reduites a 13,6 % par an (contre 26 % a 40 % dans les cohortes europeennes). Enfin l’impact economique est remarquable (economie estimee a 7000€ par patient par an). Le taux de satisfaction des patients et des professionnels est unanimement favorable. |