Maladie thromboembolique veineuse d’origine médicamenteuse

Autor: H. Lambach, Sébastien Gaertner, J. Di Cesare, M. Heitz, D. Stephan, A.-C. Cavaro, Corina Mirea, E.-M. Cordeanu, A. Lambert
Rok vydání: 2019
Předmět:
Zdroj: JMV-Journal de Médecine Vasculaire. 44:149
ISSN: 2542-4513
DOI: 10.1016/j.jdmv.2018.12.131
Popis: Introduction La pharmacovigilance recense les effets indesirables medicamenteux (EIM) spontanement notifies. Certains medicaments ont des effets pro-thrombogenes et sont responsables d’evenements thromboemboliques veineux (ETEV). L’objectif de ce travail a ete de repertorier l’ensemble des declarations d’un ETEV d’origine medicamenteuse presumee, emanant d’un service hospitalier de medecine vasculaire sur une periode de 16 ans. Materiel et methodes Les notifications d’EIM effectuees entre 2001 et 2017 par le service HTA et maladies vasculaires du CHU de Strasbourg aupres du Centre Regional de Pharmacovigilance, Alsace, ont ete colligees de maniere retrospective. L’imputabilite medicamenteuse pour l’effet indesirable a ete calculee selon la methodologie etablie (methode de Begaud et methode OMS). Les caracteristiques demographiques et les facteurs de risque thromboemboliques veineux (FDR-TEV) ont ete egalement repertories. Resultats Sur les 177 declarations d’un ETEV, 84 % etaient en lien avec un traitement hormonal (dont contraception orale : 61 %), 9 % en lien avec un traitement antineoplasique et 4 % avec un traitement anticoagulant. Une seule molecule etait imputee dans 87 % des cas, 2 dans 11 % des cas et 3 dans 2 % des cas. Le delai de survenue de l’ETEV etait de 180 jours (Q1–Q3 : 14–730). L’imputabilite selon Begaud montrait une causalite plausible dans 68 % des cas, vraisemblable dans 30 % des cas et tres vraisemblable dans 2 % des cas. Parmi les EIM notifies, 71 % etaient des embolies pulmonaires, 28 % des thromboses veineuses profondes isolees et 1 % des thromboses veineuses superficielles. La mediane des âges etait de 39 ans (Q1-Q3 : 29-51). Les patients etaient majoritairement de sexe feminin (88 %). Ils avaient en moyenne 2,1 ± 1,2 FDR-TEV avec uniquement 13 % des evenements juges comme « provoques ». Conclusion Ce travail apporte une nouvelle perspective sur le bilan etiologique a entreprendre face a un ETEV, l’origine medicamenteuse devant etre toujours envisagee et, le cas echeant, une enquete d’imputabilite realisee. Lorsqu’une origine medicamenteuse est retenue, l’incidence therapeutique est immediate allant de l’interruption du traitement incrimine, son remplacement par une molecule alternative ou la poursuite de l’anticoagulation pendant la duree du traitement a effet pro-thrombotique.
Databáze: OpenAIRE