Trecensis : Pierre Mignard, peintre de Troyes

Autor: Jean-Claude Boyer
Rok vydání: 2015
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Zdroj: Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles.
ISSN: 1958-9271
DOI: 10.4000/crcv.13320
Popis: Le mot latin « Trecensis » - « troyen », « de Troyes » -, qui designe la ville natale de Pierre Mignard (1612-1695), fait son apparition dans les annees 1670 pour accompagner son nom dans les estampes qui reproduisent ses œuvres. On le trouve aussi dans la medaille que Francois Cheron grave a sa gloire en 1682. C’est justement a cette date, a partir d’un article paru dans une gazette hollandaise, qu’une violente querelle publique, alimentee par des libelles, est suscitee par Le Brun et d’autres ennemis du peintre pour lui interdire l’acces au chantier royal de Versailles : ses origines troyennes, champenoises y sont l’objet de sarcasmes repetes. Dans sa riposte, Mignard restitue la coherence de sa carriere, qui, apres Troyes, a trouve son epanouissement dans un sejour de plus de vingt ans a Rome, et il prend soin de se demarquer des institutions parisiennes (infeodees au camp adverse), qu’il disqualifie en bloc sous le nom de « Gobelins ». La mort de Colbert (1683), remplace par Louvois, scelle la defaite de Le Brun. Desormais triomphant, Mignard realise a Versailles, pour le roi, des œuvres majeures et affirme plus que jamais, dans les estampes, son caractere de Trecensis. Son anoblissement, en 1687, impose d’autres formules. Mais lorsqu’il devient enfin premier peintre du roi en 1690, l’autoportrait dont il diffuse l’image gravee est, encore et toujours, celui de « Pierre Mignard de Troyes ».
Databáze: OpenAIRE