ACCOMPAGNER L ADOLESCENT CONTRE VENTS ET MAREES

Autor: S KINOUANI
Rok vydání: 2021
Zdroj: EXERCER. 32:195-195
ISSN: 0998-3953
DOI: 10.56746/exercer.2021.173.195
Popis: Des données sur la santé des adolescents français ont été communiquées en primeur au cours du dernier séminaire de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) d’avril 20211. Ces données sont issues de l’enquête EnClass réalisée en 2018 au sein d’un échantillon représentatif de plus de 20 000 élèves de 11-18 ans. D’après cette enquête, 42 % des garçons de 6e percevaient leur santé comme excellente. Ils n’étaient plus que 34,5 % en terminale. Chez les filles, 38 % estimaient leur santé comme excellente en 6e ; seulement 22 % la percevaient comme telle en terminale. Toujours d’après cette enquête, près d’un quart des lycéens étaient à risque sévère de dépression : 21 % des garçons versus 27 % des filles. Il est hélas à parier que la santé mentale des adolescents français s’est dégradée en 2021. C’est ce que suggèrent les études menées chez les adolescents dans d’autres pays depuis le début de la crise sanitaire en lien avec la Covid-192. Comme l’illustre l’article de Cisamolo et al., l’adolescence est une période de la vie mouvementée aux niveaux social, physique et psychique3. Les adolescents savent définir ce qu’est la santé et la santé mentale en particulier. En revanche, ils ne considèrent pas tous leur médecin généraliste comme un acteur du soin de santé mentale ! Ce résultat n’est pas si surprenant : d’après l’étude ECOGEN, la santé mentale et les addictions font partie des thèmes les moins abordés par les généralistes français avec leurs patients de 13 à 24 ans4. Pourtant, des outils de repérage chez les adolescents du mal-être ou d’un usage à risque de produits psychoactifs existent. Pourquoi la rencontre n’a-t-elle pas lieu ? J’entends déjà vos remarques : je n’ai pas suffisamment de temps ; je ne me sens pas assez formé ; oui, mais il faudrait que la prévention en médecine générale soit rémunérée à sa juste valeur ; le problème, c’est qu’une fois que j’ai posé un diagnostic, je ne sais pas quoi faire et vers qui orienter… Consulter un généraliste améliore l’état psychologique des adolescents, même chez ceux les plus en difficulté5. Pour ceux qui jugent cette mission chronophage, peu valorisée ou se sentent isolés, il est aussi possible de se rapprocher de la maison des adolescents (MDA) ou des consultations jeunes consommateurs (CJC) de votre territoire. Les connaître facilitera en plus la mise en place d’actions collectives dédiées et l’orientation des quelques adolescents en difficulté ou de leur entourage familial dans le système de soins. Nous avons une place à (re)prendre à côté des adolescents, seuls, et dans un collectif exerçant sur un territoire. D’autres ressources utiles pour ouvrir le dialogue avec ces jeunes vous seront présentées au cours de la plénière « addictions et adolescents » de ce congrès. C’est un des objectifs du Congrès national du CNGE – collège académique : fournir aux généralistes les moyens d’améliorer leurs pratiques dans une ambiance chaleureuse, bienveillante et stimulante. Alors, bienvenue à Bordeaux et bon congrès !
Databáze: OpenAIRE