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Introduction Le TRALI est defini par une insuffisance respiratoire aigue survenant dans les 6 h apres transfusion de produits sanguins avec infiltrats pulmonaires bilateraux a la radiographie thoracique, sans argument pour une surcharge cardiaque. Les mecanismes imputables sont l’activation de la degranulation des neutrophiles au niveau pulmonaire, en lien avec des anticorps anti-neutrophiles du donneur, l’apport de lipides bioactifs accumules durant la conservation des produits sanguins et l’injection d’anticorps anti-HLA de classe I ou II [1] . Bien que l’etiologie la plus frequente soit la transfusion de concentres de globules rouges, le premier cas de TRALI apres immunoglobulines intraveineuses (IgIV) a ete decrit en 1997 [2] . Les caracteristiques cliniques et le pronostic des TRALI lies aux IgIV sont mal connus. Patients et methodes Nous avons mene une etude retrospective multicentrique dans les reanimations francaises de TRALI lies aux IgIV. Les criteres d’inclusion etaient : l’utilisation d’IgIV maximum 24 h avant la survenue du TRALI, qui etait defini par une hypoxemie aigue (saturation inferieure a 90 % ou rapport PaO2/FiO2 inferieur a 300 mmHg) avec des infiltrats pulmonaires bilateraux a la radiographie thoracique, sans argument pour une surcharge cardiaque. Les donnees clinico-biologiques, les resultats de l’echocardiographie cardiaque transthoracique (ETT), les traitements, les suppleances d’organe et le pronostic etaient recueillis. La revue de la litterature a ete effectuee par 2 investigateurs via Pubmed, Embase, Scopus, Web of Science et la Cochrane library, en utilisant les mots-cles « intravenous immunoglobulins », « TRALI », « transfusion-related lung injury », « adverse events ». Resultats Huit cas de 8 reanimations ont ete collectes entre janvier 2010 et janvier 2016 et 9 cas ont ete retrouves dans litterature, soit 17 cas pooles dans cette serie de cas. Les pathologies justifiant l’administration d’IgIV etaient des pathologies neurologiques dans 35 % des cas, des hypogammaglobulinemies dans le cadre de myelome multiple dans 12 % des cas, des hypogammaglobulinemies primaires dans 12 % des cas, des cytopenies auto-immunes dans 12 % des cas, une reaction du greffon contre l’hote apres allogreffe pour leucemie aigue myeloide, la presence d’anticorps specifiques du donneur apres transplantation pulmonaire, une microangiopathie thrombotique associee a un cancer, une maladie de Kawaski et une injection dans le cadre d’un essai experimental. Un seul patient avait un antecedent d’insuffisance cardiaque. Le TRALI debutait dans 41 % des cas lors de l’injection d’IgIV et dans 59 % des cas apres la fin de la perfusion. Differents dosages (de 0,4 g/kg a 2 g/kg) et types d’IgIV etaient utilises. En dehors de la detresse respiratoire, les autres symptomes etaient un etat de choc (33 %), de la fievre (18 %), une toux (18 %), des nausees/vomissements (18 %), des frissons (12 %) et une agitation (12 %). L’ETT etait normale dans 82 % des cas. 53 % des patients ont ete ventiles de maniere invasive avec une duree mediane de 1 jour. Les traitements instaures etaient des diuretiques dans la moitie des cas (inefficaces dans 55 % des cas), des corticoides (29 %) et des echanges plasmatiques dans un cas. 4 patients sont decedes. Discussion Bien que cet effet secondaire soit rare (moins de 0,5 % des injections), les cliniciens doivent etre sensibilises a cette complication potentiellement severe. Recemment, certains facteurs de risque ont ete decrits : transfusions massives chez des patients de reanimation, sepsis, pathologie hematologique, insuffisance hepatique ou chirurgie cardiaque [3] . Dans notre serie, la frequence d’une pathologie auto-immune sous-jacente pourrait suggerer l’importance d’un etat pro-inflammatoire preexistant. Conclusion Compte tenu de l’utilisation croissante des IgIV dans differentes pathologies, le clinicien doit evoquer le TRALI en cas de survenue d’une insuffisance respiratoire aigue chez un patient recevant des IgIV. |