Automutilation des organes génitaux externes chez l’homme

Autor: M. Mayele, Y. Mawuko-Gadosseh, M. Gallouo, Mohammed Dakir, Rachid Aboutaieb, A. Debbagh, M. Graiouid
Rok vydání: 2020
Předmět:
Zdroj: Progrès en Urologie. 30:172-178
ISSN: 1166-7087
Popis: Resume Introduction L’automutilation genitale est un phenomene rare qui survient souvent sur un terrain psychotique. Son diagnostic est clinique et sa prise en charge implique une action coordonnee des urologues et des psychiatres. Materiels et methode Nous rapportons une serie monocentrique retrospective de 14 cas d’automutilation genitale (verge et testicules), colliges de janvier 2000 a mai 2019. A cote de la prise en charge psychiatrique et selon le type de lesions nous avons realise des reimplantations de verge, des uretrostomies cutanees, des ligatures hemostatiques de cordon spermatique, des ablations d’anneaux. Les reimplantations de verge ont ete faites sans microscope ni loupe grossissante et sur la base uniquement d’une anastomose terminoterminale des corps erectiles et de l’uretre. Une abstinence sexuelle a ete indiquee pour 6 semaines. Resultats La moyenne d’âge de nos malades etait de 31,5 ans. Nous avons repertorie dix cas de section de verge dont deux incompletes, deux cas de strangulation de verge par un anneau metallique, une plaie isolee du gland et trois cas d’ablation des testicules dont deux qui etaient associees a une section de verge. Nous avons realise en premiere intention : 5 reimplantations de verge, 5 uretrostomies cutanees, 2 ablations d’anneaux de strangulation et 3 ligatures hemostatiques du cordon spermatique. Trois malades reimplantes ont eu des suites operatoires immediates assez satisfaisantes : 2 malades ont bien cicatrise avec de bonnes sensibilites peniennes, tandis que qu’un malade a presente une perte de la sensibilite cutanee penienne. Les deux autres malades par contre ont presente a j1 une necrose du moignon reimplante ayant necessite une amputation et uretrostomie cutanee. Egalement, une necrose de la verge strangulee a ete observee dans un cas et a egalement necessite un deuxieme temps operatoire avec une amputation de la verge necrosee et une uretrostomie cutanee. Un malade est decede a j7 par autolyse. A distance, la fonction sexuelle et urinaire des malades reimplantes n’a pu etre evalue car perdus de vue. Seuls quelques malades ayant beneficie d’une uretrostomie cutanee ont ete revus aux consultations de suivi. Et avec un recul moyen de 3 ans, aucun trouble fonctionnel urinaire n’a ete retrouve chez eux. Conclusion La prise en charge de l’automutilation genitale necessite une coordination entre urologue et psychiatre. Avec nos conditions les resultats sont mitiges et la reimplantation penienne devrait se faire idealement sous microscope avec un chirurgien experimente. Toutefois elle peut etre tentee tant que se peut, avec l’eventualite de faire une uretrostomie dans un second temps en cas d’echec. Le pilier de la prise en charge de ces malades reside toutefois dans un bon equilibre psychiatrique car ceux-ci ne sont pas a l’abri d’une recidive ou d’une autolyse. Niveau de preuve 3.
Databáze: OpenAIRE