Étude de la prévalence de douleur neuropathique dans les stomatodynies primaires

Autor: Laurent Misery, M. Sevrain, C. Bodéré, G. Le Toux
Rok vydání: 2014
Předmět:
Zdroj: Annales de Dermatologie et de Vénéréologie. 141:S418
ISSN: 0151-9638
DOI: 10.1016/j.annder.2014.09.427
Popis: Introduction Les stomatodynies primaires (SP) sont definies comme « une sensation douloureuse de la cavite buccale sans cause organique decelable ». Leur physiopathologie reste mal comprise. L’hypothese qui prevaut d’une origine psychogene est remise en cause par de nombreuses etudes retrouvant des modifications neuropathiques en faisant une neuropathie des petites fibres. Le but de cette etude etait d’etudier la prevalence des douleurs neuropathiques dans les SP, ainsi que celle de l’anxiete et de la depression. Patients et methodes Entretien telephonique avec 3 questionnaires (DNAinterview [DN4i], echelle HAD et questionnaire de la douleur de Saint-Antoine [QDSA]) des patients dont le diagnostic de SP a ete pose entre novembre 2004 et decembre 2013 lors de la consultation de pathologie buccale du service, assuree par un dermatologue et un dentiste. Resultats Parmi les 73 patients concernes, 32 (30 femmes, 2 hommes, âge moyen 68,3 ± 9,8 ans) ont repondu au questionnaire DN4i, 31 a l’echelle HAD et 30 au QDSA, les autres n’ayant pu etre joints. Trente et un pour cent des patients avaient un score DN4i 3 3 en faveur d’une douleur neuropathique. 55 % avaient un score HAD en faveur d’une anxiete, 29 % un score HAD en faveur d’une depression et 39 % un score global en faveur d’un trouble anxio-depressif. Les mots les plus frequemment choisis pour decrire la douleur etaient : brulure (97 %), sourde (60 %), irradiante (60 %), enervante (57 %), suicidaire (57 %) et angoissante (53 %). Discussion Dans notre etude, un tiers des patients avait un score DN4i 3 3, permettant de retenir une douleur neuropathique. Dans celle de Braud et al. publiee en 2013, 64 % des 22 patients avaient un score DN4i 3 3. Notre etude montre que la participation de mecanismes neuropathiques n’est pas le seul facteur implique dans la physiopathologie des SP mais confirme leur presence chez un certain nombre de patients. Notre etude est la 1 re a notre connaissance a utiliser l’echelle HAD et le QDSA dans les SP. Elle souligne la souffrance psychologique des patients, avec une prevalence elevee de l’anxiete qui elle-meme aggrave la douleur par diminution de son seuil. Les reponses au QDSA en attestent avec le mot « angoissante » choisi par une majorite de patients. Conclusion Les SP sont probablement multifactorielles avec des mecanismes neuropathiques et/ou une participation psychologique.
Databáze: OpenAIRE