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Resume Les bassins d'Aquitaine et de la Loire montrent au Miocene moyen de nombreux depots marins littoraux, souvent coquilliers voire faluniens. Des Scleractiniaires y sont presents, avec une distribution et une abondance tres variables selon les gisements. Un examen detaille de tout le materiel disponible, recemment ou historiquement recueilli, a permis de dresser un inventaire faunique precis et de comparer la repartition des taxons entre les deux bassins. Sur un total global de 90 especes, 62 sont connues en Aquitaine et 48 en Loire. Dans le Langhien aquitain, ou l'on note une diminution sensible des taxons hermatypiques par rapport aux riches faunes burdigaliennes regionales, l'association compte 44 especes (dont 25 recifales). Au Serravallien, les formes constructrices se rarefient considerablement et sont de type relictuel (9 taxons sur 33 au total en Aquitaine, presents dans des niveaux relevant de la sequence inferieure de l'etage, et situes dans des fonds — abrites — des golfes sud-aquitain et centre-aquitain). Dans le bassin de la Loire, les coraux sont assez diversifies dans le facies pontilevien (avec 19 taxons recifaux sur 48), beaucoup plus rares dans les facies lubleen et savigneen. Globalement, les Scleractiniaires s'averent peu abondants partout. Si dans les deux bassins persistent au Langhien des formes hermatypiques, pouvant indiquer des facies subrecifaux, divers facteurs sont venus entraver de maniere permanente la mise en place de recifs. Par rapport au Burdigalien, le gradient de degradation thermique documente depuis le Chattien sur la facade NE-atlantique a joue un role important, les eaux langhiennes n'etant plus que de type subtropical. D'autres facteurs ont eu une influence, au moins localement, comme l'hydrodynamisme, la bathymetrie, la nature du substrat, la salinite pro parte. De plus, un gradient latitudinal entre les deux bassins est argumente par la richesse globale en especes et par le rapport d'hermatypicite, que nous creons ici ; il se definit comme le rapport du nombre de taxons hermatypiques au nombre de taxons ahermatypiques dans un meme bassin. Ce rapport peut etre utilise au niveau generique ou specifique. Au Serravallien, ou la diversite est partout nettement moindre, le role du gradient climatique se poursuit, renforce par d'autres conditions defavorables (apports detritiques souvent abondants, forte agitation des milieux, bioconcurrence spatiale). Diverses donnees biogeographiques et paleogeographiques sont egalement apportees. Une grande bioprovince corallienne d'Atlantique-Est, mise en place des le Chattien avec un centre de dissemination situe en Aquitaine, a fonctionne encore au Miocene moyen, ou de vastes transgressions ont favorise les echanges fauniques ; son histoire s'achevera a la fin de cette periode. |