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Resume Objectifs Face a la frequence de ses recidives, le passage a l’acte suicidaire chez l’hysterique pose question, notamment lorsqu’il revele la difficulte des equipes soignantes d’un service psychiatrique a le prendre en charge et a le tolerer. Mal interpretee ou incomprise, la souffrance hysterique interroge, en effet, des pratiques cliniques qui se fondent aujourd’hui essentiellement sur des criteres strictement comportementaux. Il conviendrait des lors de se demander si l’explication actuelle de l’hysterie fournie par le « Trouble de la Personnalite Histrionique (TPH) » issu du DSM-IV et reprise partiellement dans le DSM-5 n’a pas elle-meme joue un role dans le declin de sa comprehension. Une histoire des phenomenes suicidaire et hysterique rappelle l’importance de la decouverte d’un inconscient subjectif – ce dernier permettant de disculper l’hysterique de l’intention qui lui est pour lors faite de simuler sa souffrance. Methode Deux cas sont ici proposes, d’une etude plus large realisee dans un service de psychiatrie adulte sur la base d’entretiens. Le choix d’une approche referee a la psychanalyse vise a questionner les criteres de validation comportementale du DSM-IV – la simple construction terminologique du « Trouble de la Personnalite Histrionique » posant question sur ses implications morales et sa redondance etymologique. Resultats A l’issue de notre etude clinique, il a pu etre constate que les souffrances des sujets suicidaires diagnostiques « histrioniques » etaient bien reelles et que n’etant ni feintes, ni mimees, le diagnostic de TPH faisait neanmoins porter a ces patients une intention de ressemblance a la souffrance des autres malades. Discussion Les travaux de Charcot, Freud et Janet se sont inscrits, au-dela de leurs differences doctrinales, dans une trajectoire clinique differente de l’acception actuelle du TPH issu d’un DSM majoritairement reconnu. Conclusions La multiplication des cas d’hysterie suicidaire rencontres en service psychiatrique ont semble relever au final d’un abus symptomatique de diagnostic quant a la caracterisation de souffrances socialement inadaptees. La plupart des sujets identifies comme souffrant de ce trouble ne l’etaient pas necessairement et ceux qui l’etaient reellement, achopperent dans ce service sur une incomprehension fondamentale de la souffrance exprimee. Le traitement de l’hysterie suicidaire a travers une prise en charge psychiatrique nous est des lors apparu peu adapte. L’hopital comme lieu de spectacle et d’indifference par excellence a la maladie, encourageait au contraire ces sujets a surencherir dans les modes de demonstration de leur mal-etre. |