Alix Joffroy (1844–1908), titulaire de la chaire des maladies mentales et de l'encéphale de 1893 à 1908, vu par Jean-Martin Charcot

Autor: D. Tiberghien
Rok vydání: 2006
Předmět:
Zdroj: Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique. 164:650-658
ISSN: 0003-4487
Popis: Resume La chaire de clinique des maladies mentales a ete creee en 1879. Le premier titulaire fut Benjamin Ball. On connait assez bien tous les autres titulaires : Gilbert Ballet, Ernest Dupre, Henri Claude, Laignel-Lavastine, Levy-Valensi, Delay, Pichot… Et Alix Joffroy (1844–1908) ? Son nom ne resonne pas en nous comme Baillarger, Morel, Magnan, Seglas, Falret, Voisin et tant d'autres. Il eut trois maitres qui l'ont profondement marque dans sa carriere : Vulpian, Duchenne de Boulogne et Charcot. Interne des Hopitaux en 1868, Medecin des Hopitaux en 1879, agrege en 1880, en 1893 il succede a Benjamin Ball a la chaire des maladies mentales et de l'encephale. Pionnier par ses recherches en neuropathologie sur l'atrophie musculaire progressive, sur la poliomyelite anterieure aigue et sur la paralysie labioglossolaryngee, Joffroy montra que le caractere commun et fondamental dans ces affections est l'atteinte des cellules nerveuses de la corne anterieure de la moelle. Le premier, il etablissait l'existence d'amyotrophies generalisees dans des nevrites primitives sans lesion spinale et il fut le premier aussi a mettre en lumiere comme cause de nevrite un processus chronique de nature ischemique. Dans ses travaux sur la maladie de Basedow, il soutiendra le role de la thyroide dans cette affection, contre les partisans du bulbe. Eleve dans la tradition anatomoclinique, il s'orienta progressivement vers l'etude de la pathologie mentale, avec un fort interet pour tous les troubles mentaux associes a des affections organiques. Experimentateur avise, il fit de nombreux travaux sur la toxicite des alcools, montrant leurs effets nefastes sur le systeme nerveux, et contribuera ainsi au developpement de l'hygiene mentale. Si l'hysterie, les hallucinations, les fugues furent l'objet d'etudes, neuropathologiste dans l'âme, il consacra de nombreux travaux a la Paralysie Generale, avec la publication posthume d'un ouvrage avec R. Mignot. Oppose a A. Fournier, Joffroy enoncera que la Paralysie Generale est souvent d'origine syphilitique et jamais de nature syphilitique. Durant 15 ans, Joffroy fut titulaire de la chaire des maladies mentales et de l'encephale, et pourtant il reste un oublie de la psychiatrie. Dans le present article, nous nous proposons de faire acte d'exegese en evoquant Alix Joffroy a travers le rapport que fit Charcot sur lui quand il se presenta, face a Gilbert Ballet et Valentin Magnan, a la succession de Benjamin Ball et nous tentons d'expliquer cette amnesie collective.
Databáze: OpenAIRE